mon enfant chez le psy...je suis incapable????

Souvent la demande (qu'elle émane de l'enfant, de l'entourage, de l'école) pour amener son enfant chez un psy est difficilement acceptable pour les parents, d'autant quand les raisons mises en avant touchent de près à l'éducation (respect des autres, insolence, difficultés avec l'autorité). Qu'en pensez-vous? comment avez-vous accepté cette demande si cela vous est déjà arrivé ou comment pensez-vous réagir si cela vous arrive? Le psy peut-il être considéré comme une aide ou comme une remise en question de la qualité des parents? Les psy venant "au secours" de familles à la tv ne donnent-ils pas l'image de remplacer des parents défaillants? vaste sujet qui nous concerne tous en tant que parents, mais aussi en tant qu'enfant...qu'en dites-vous?

J'en dit que parfois, justement, parce qu'on est trop impliqué en tant que parent, parce que la charge émotionelle/affective est trop lourde, on ne sais pas comment aider son enfant qui va mal. J'en pense qu'au contraire, accépter d'entendre des choses qui nous remettent en question et qui peuvent nous faire mal, c'est très courageux et ça montre que l'on se soucis vraiment du bien être de son enfant. Bien sûr, il ne faut pas tout prendre de ce que l'on nous dit. Parfoiscertaines choses sont mal dites et ne peuvent être entendues. Mais il ne faut pas culpabiliser. Il n'existe pas de parents parfait, comme il est très probable que tous les enfants, à des degrés différents, aient eu/ont/auront des difficultés dans leur vies. Si l'on peut les aider seuls dans certains cas, parfois, la souffrance nous dépasse, alors on a besoin d'aide.

Il y a quelques années d'ici Elisa a du aller voir un psy, je me posais pas mal de questions et j'en ai parlé à mon médecin traitant, qui a pas mal résumé la situation:
"On est pas mauvais parent parce que son enfant doit voir un psy, mais l'on serait mauvais parent en réalisant que son enfant va mal et en refusant de lui apporter cette aide supplémentaire pour l'aider à s'en sortir..."

Maintenant je crois qu'il faut tomber sur LE psy qui convient, parceque moi, ma seule expérience (donc Elisa) n'a pas été très concluante: Elisa le manipulait et lui disait ce qu'il voulait entendre...

Je n’ai pas encore dû avoir recours à un psy (à 18 mois, ce serait quand même un peu tôt ). Mais je ne comprends pas bien ce « refus » du psy. Les parents (enfin certains) trouvent normal de courir chez le pédiatre pour le moindre petit pépin de leurs enfants, ils se réfèrent même à celui-ci pour des choses qui selon moi ne devraient relever que d’eux seuls…un psy (ou pédopsy), c’est juste pour moi un pédiatre de l’esprit. Quand on est dépassé par un pépin, qu’on n’arrive plus à le gérer, c’est normal de se faire aider par des professionnels. En tout cas, je préfèrerait 10000 aller voir un psy qu’avoir recours à des traitement médicamenteux (par exemple pour « calmer » un enfant « turbulent ») comme il semble que ça se fasse de + en +.

Excusez moi, je n''y connais pas grand chose, ne vous moquez pas : on parle de psychologue, pas de psychanalyse?

Pour un enfant,la psychanalise, c'est peut être un peu tôt, non ?

Je pense que nous parlons des pédopsychiatres (= médecins) ou de psychologues (formation universitaire en 5 ans).

A l'instar de Françoise (ça devient louche ), je ne comprends pas bien les préventions de certains à l'égard des psys, je trouve que ce sont des réflexes d'un autre âge.

Que mon grand-père pense que les psys sont réservés aux fous, passe encore, il va avoir 90 ans. Mais des gens de notre âge, franchement, je ne comprends pas.

Pour reprendre ce que disait Françoise, nous savons, nous, parents, que nous ne sommes pas tous-puissants. Notre savoir, contrairement à notre amour, a des limites.

Ces limites ne nous posent pas de prb qd elles touchent au médical : nous allons voir le pédiatre ss aucun prb, et sans nous demander si cela remet en cause notre capacité de parent.

En revanche, qd il s'agit d'inconscient, alors là, non. Là, s'adresser à un professionnel reviendrait à avouer notre incapacité à élever notre enfant. J'avoue mon incompréhension face à ce raisonnement. Ne serait-ce pas plutôt une peur liée au fait que NOUS en aurions besoin ?

Pour le coup, cette histoire se joue au niveau de l'inconscient.

Qd on a de la fièvre, on va chez le médecin. Qd on fait une dépression, on va chez le psy. C'est tt.

Le prb c'est d'en trouver un (par chez moi c'est sinistré, il n'y en a pas), et un qui nous convienne. Pas facile.
Mais qd un pédiatre ne convient pas, est-ce que l'on court les rues en disant que "vraiment, non, les pédiatres c'est pas possible" ? Non, on en cherche un autre par ce qu'on sait qu'on en a besoin.

Voilà comment je vois les choses.


Bref, tt ça pour dire que nous avons déjà eu recours, à deux reprises, à un psy pour Pierre.

La première fois, c'est moi qui en ait parlé à ma psy, en lui disant les difficultés que je rencontris avec Pierre (il avait 18 mois, refusat que qqn d'autre que moi lui donne le bain, et il venait de se casser une jambe). Elle m'a donné 2 conseils et tt était fini en 3 jours (miraculeux !), et la deuxième par ce que la crèche le trouvait "triste". Résultat : "il faut arrêter de venir nous embêter Madame, votre fils va très bien, et il a le droit d'être triste".

Qd aux émissions de télé, je trouve ça navrant, c'est tt.

Avis extérieur:

Pour un adulte, aller chez un psy témoigne de la prise de conscience qu'on a un problème où l'on n'a pas la force morale ni les compétences de régler seul. Et savoir le reconnaitre est un travail très difficile.

Pour un enfant, au niveau du parent, c'est sans doute encore plus dur. Parce que c'est un être qui n'a pas encore la capacité de se défendre seul, aussi bien psychologiquement que physiquement, et que ses parents s'en sentent encore plus responsables. Pourtant, le parent n'est pas omniscient. Et l'enfant étant un être humain différent, on ne peut savoir exactement ce qu'il se passe dans sa tête. Ce qui est encore plus déconcertant et développe encore plus le sentiment d'impuissance. D'où la difficulté d'admettre que non, on ne peut pas toujours comprendre ce qui lui arrive et que, oui, une aide extérieure est bé,éfique dans certains cas, que ce n'est pas être mauvais parent, mais au contraire la preuve qu'on reconnait, déjà, l'identité de l'enfant mais aussi ses propres limites, et ensuite, sa volonté d'aider l'enfant à régler son/ses problème(s).

c'est certainement vrai.. tout cela.
surtout quand on sent qu'on va dans le mur et que le volant est soudain beaucoup trop lourd pour le tourner vite fait, avant le mur quoi, tout seul.
Et puis que le mur il s'approche.
c'est vrai sûrement même.
Faut juste espérer que soit choisie la même direction, pour tourner ce fichu volant.

Vers l'age de 3 ans, ma fille avait des difficultés avec l'acquisition de la propreté : elle retenait ses selles et ses urines (elle était capable de retenir toute la journée et même davantage). Comme son papa et moi venions de nous séparer, nous avons pensé que cette difficulté était une façon d'exprimer une angoisse de séparation (je ne veux pas perdre) et/ou une colère (je ne veux pas vous faire de cadeau)... En tous cas c'est tout naturellement que nous l'avons amenée consulter un pédopsychiatre, régulièrement pendant quelques mois (une fois par mois neviron si je me souviens bien). Je pense que ces séances ont été très bénéfiques pour elle et pour nous car ça nous a aidé à parler ensemble de ce qui se passait dans la famille.
Elle adorait y aller et nous n'avons absolument pas culpabilisé.

Plus récemment, mon fils l'année dernière avait des angoisses et des problèmes de sommeil, et nous avons pris un rendez-vous à sa demande chez le même pédopsychiatre. Une seule séance a suffi et nous n'avons pas poursuivi (en accord avec lui). Le simple fait d'avoir entendu sa demande, de l'avoir respecté et d'y avoir répondu avait fait déjà beaucoup...
Nous avons également consulté une psychologue sur les conseil de son instituteur il y a 3 ans, qui avait fait des tests de QI suite auxquels elle a conclu qu'il était précoce et qu'il serait souhaitable qu'il saute une classe. Il a suivi une fois par mois des séances collectives (avec d'autres enfants précoces) de "méthodologie" au cabinet de cette psychologue, et ces séance lui ont fait beaucoup de bien. C'était un enfant qui avait du mal à communiquer avec les autres enfants (il employait vocabulaire trop compliqué, ne s'intéressait pas aux mêmes choses, ne supportait pas l'autorité arbitraire, devenait facilement violent, ...) le simple fait d'être reconnu dans sa spécificité, d'être accepté, de cotoyer d'autres enfants avec des problèmes similaires, d'avoir des pistes pour mieux organiser son travail afin de satisfaire sa soif d'apprendre... ça a énormément amélioré son bien-être.
Là encore, loin de culpabiliser d'avoir besoin d'aide, ça m'a au contraire déculpabilisé : auparavant je cilpabilisais de mes difficultés relationnelles avec mon fils, et grâce à ses démarches, j'ai pu comprendre mieux d'où venaient ces difficultés, et nous nous entendons vraiment mieux qu'avant.

Bref, pour moi-même aussi bien qe pour mes enfants, je n'ai pas de honte à chercher de l'aide auprès d'un psy si le besoin s'en fait sentir , je l'ai fait par le passé, et si je dois le refaire dans l'avenir, je ne considèrerai pas cela comme un échec de ma part.

Ben pareil que vous, ça ne me mettrait pas plus en difficulté personnelle que ça.

J'y suis allée pour moi, pas parce que mes parents étaient des parents indignes (un peu parce qu'ils n'étaient qu'humains et trainaient leurs valises sans rien vouloir y faire, mais pas que pour ça). ça leur a fait beaucoup de peine, mais ce n'est pas mon problème...A moi, ça a fait beaucoup de bien.

Bon ça dépendrait sûrement aussi d'où provient la demande (l'an dernier, l'instit de petite section m'avait dans le pif et voulait que mon bonhomme qui venait d'avoir 4 ans fasse un bilan psychomoteur pour son "retard dans le graphisme" parce qu'il aurait du mal à suivre chez les grands... sauf qu'il allait chez les moyens, bref, elle le décrivait aussi quasiment comme un autiste et il n'y avait qu'elle, alors j'ai préféré attendre et là, ça va très bien, il est rêveur et encore un peu maladroit, mais pas plus que moi)

Je l'ai emmené aussi passer un test de QI lorsque je me suis inquiétée au sujet d'un éventuel ennui en classe (il y avait tellement de différence entre le discours de la maîtresse et ce que nous en connaissions! ça nous mettait tous en difficulté)(autre démarche que mes parents n'avaient pas entreprise tout en se targuant d'avoir des enfants hors normes ). A priori, il n'est pas précoce (bon, je l'ai entendu saboter allègrement le test de la salle d'attente ), mais la psy m'a donné quelques pistes sur lesquelles on a pu rebondir.

Non, je n'ai pas peur des psy (par contre, il y en a qui font peur ), ni pour moi, ni pour lui. ca ne me remet pas en cause en tant que sa maman s'il s'avère que je fais des erreurs, puisque j'en fais de toute façon Je fais de mon mieux et ça n'est pas forcément le mieux, mais c'est déjà ça.

Quant aux donneurs de conseils de la télé, je dis comme Lorène, c'est navrant.