La naissance d'Aliaume (je vous préviens, c'est long long lo

Adolescente, je clamais haut et fort que je ne voulais pas d’enfant, je pense que je la jouais un peu « femme libérée ». Entre 20 et 25 ans, toutefois, l’envie de « fonder une famille » s’est petit à petit installée en moi, creusant son nid pour finalement s’imposer comme une évidence. J’ai fini par avoir l’intime impression d’être née pour ça : avoir des enfants. Des études longues, une histoire d’amour relativement longue mais foireuse ont fait traîner les choses mais finalement, en 2000, j’ai rencontré Vincent et j’ai rapidement ressenti qu’il serait le père de mes enfants. J’avais 27 ans, lui 30.
Peu après notre mariage, en 2002, j’ai arrêté la pilule, persuadée que mon corps n’attendait que ça pour jouer son rôle…. L’attente a été (relativement) longue : un an après l’arrêt de la pilule toujours rien ! Je commençais à douter de moi, de nous. Pourquoi ce bébé qu’il m’avait semblé attendre depuis si longtemps refusait-il de s’installer en moi ? Un peu anxieux tous les deux, nous entamons quelques examens (spermo, radio des trompes) pour voir que nous avons tous les deux un problème de fécondité : spermatos paresseux pour lui (j’ai oublié le terme exact), une trompe bouchée chez moi. Rien de complètement rédhibitoire mais je sens quand même le monde s’écrouler autour de nous. On avait prévu de partir une semaine au soleil après les fêtes de fin d’année et on se dit qu’on va profiter de ces instants pour se calmer, se changer les idées, faire le vide, avant d’envisager un éventuel parcours en PMA. De retour de vacances, le mois de janvier est horrible, j’angoisse, je passe mon temps à chercher des infos sur le net à propos des inséminations, FIV et autres (en me disant que je n’ai pas du tout envie de porter un bébé « fabriqué » dans un labo…) bref la galère. Fin du mois, le meilleur ami de mon homme nous annonce qu’il va être papa, la naissance est prévue pour le mois de juillet. Je m’effondre et pleure toute la journée, toutes les larmes de mon corps. Je ne savais pas encore….
J’attends mes règles pour quelques jours plus tard, mais elles n’arrivent pas. Je n’ose pas espérer (j’avais déjà fait 2 ou 3 tests de grossesse les mois précédents, alors que j’avais quelques jours de retard et qu’il me semblait percevoir des symptômes – quoi de plus facile à somatiser que des nausées ou de la fatigue ?). Après 4 ou 5 jours de retard, je ne sais plus, je fais un test et, incrédule, je vois apparaître une petite barre, tellement pâle que je demande plusieurs fois à Vincent de vérifier. C’est bien ça, JE SUIS ENCEINTE.
A partir de là, tout roule. Une grossesse de rêve, pas de nausées, à peine de la fatigue, et un homme super attentionné. Je commence un peu à me documenter via internet, je participe à quelques forums et, peu à peu, une évidence s’impose : la grossesse, si naturelle pour moi, et l’accouchement, ce moment tant rêvé et qui ne me fait pas peur du tout, sont des moments considéré comme dangereux par la plupart des praticiens. Jusque là, j’allais docilement aux consultations gyné mensuelles, je me pliait aux prises de sang, j’ai fait le test de glycémie (5 kg en 3 mois, c’est trop madame ! J’ai eu beau dire que c’était normal vu ce que je mangeais rien à faire). Quand j’ai refusé le tri test, ma gyné a eu une drôle de réaction : une espèce de surprise teintée d’admiration. A partir de là, elle commence à me parler prépa d’accouchement. Quand je lui dis qu’on compte faire de l’haptonomie, elle me répond du tac au tac : « Ah, ce sont mes plus laids accouchements » (sympa !).
Je voudrais un accouchement naturel, pas de péri. Dans ma naïveté, je n’avais jamais pensé que péri, perfusions, forceps, déclenchements et autres épisio étaient des pratiques si répandues. Au fil de mes lectures et échanges, je me rends compte que ça va être difficile de tenir le cap. Je pense tout doucement à un AAD mais Vincent à peur (bizarrement, moi pas du tout). Vers le 5ème mois, nous allons visiter la maternité où ma gyné travaille. C’est la douche froide, le quartier de naissance me glace, les questions des autres (futurs) parents et les réponses des SF me semblent bien loin de mes préoccupations : on parle heure de départ, réservation de chambre, qualité des repas, pose de la péri, bain du bébé etc. Je ne veux pas de tout ça. Dans la salle de naissance, ma tête tourne et je sens mon bébé qui me fiche de grands coups de pieds. Je sort de là convaincue : je ne veux plus y remettre les pieds. Mon homme à compris mon malaise et est OK avec moi (mais toujours pas chaud pour l’AAD). A mon rdv gyné, je parle projet de naissance, naissance à domicile ou en maison de naissance et là……sèchement, elle me lâche « Vous faites ce que vous voulez, mais dans ce cas, c’est sans moi et si ça finit à l’hôpital, il ne faudra pas m’appeler » gloups.
Une MdN vient d’ouvrir à Liège, je contacte une des SF (F.) et nous la rencontrons (je suis à 7 mois de grossesse). Vincent est conquis et rassuré : on sera quand même entouré de « pros » et pas trop loin de la mater au cas où. Je suis contente aussi mais je ne me sens pas très à l’aise avec cette SF : froide ? timide ? distante ? Je ne sais pas. J’ai du mal à la cerner et nous avons peu de temps pour faire connaissance mais bon…c’est mieux que ma gyné. Elle nous renseigne également un gynobs avec qui elle travaille régulièrement. Nous le rencontrons et je le trouve super : très respectueux, très « nature » : pas de TV, pas de multiplications des RDV en fin de grossesse, pas de prises de sang etc etc. La fin de ma grossesse se passe en toute sérénité. On a trouvé notre solution et ça va aller….

Une semaine avant la DPA qui est le 29/9, j’arrête de bosser, je me repose tranquille à la maison. Le samedi 25 septembre, je me lève avec des contractions un peu douloureuses et régulières aux 10 minutes. Je préviens Vincent : ça risque d’être pour ce WE. Nous partons faire les courses (le frigo est vide et, le séjour à la MDN étant de 24 h maxi, il faut prévoir…). Nous allons également porter les déchets au parc à conteneurs (un bonhomme dit à Vincent « Vous n’avez pas peur que Madame accouche dans la voiture ? » Ca me fait bien rire). Nous repassons chez mes parents (je ne veux pas qu’ils sachent que le travail se prépare) puis nous partons nous promener un peu en ville, pour passer le temps. Je dois de temps en temps m’arrêter et serrer fort la main de Vincent mais ça va. De retour à la maison, un ami passe pour nous annoncer que la maman de sa compagne (une amie très proche) est décédée. Je lui dis que je viendrai rendre visite le lendemain et que j’assisterai à l’enterrement (tu parles !). J’ai hâte qu’il s’en aille car les contractions sont + intenses. 19 heures, il s’en va enfin. Nous mangeons un bout et Vincent téléphone à F. pour la mettre au courant. Elle demande des infos complémentaires et me conseille de me reposer. Vers 21 h je commence à saigner, ça me fait un peu peur. Vers 22h, comme les saignements et les contractions s’intensifient, je demande à Vincent de rappeler F. pendant que je prends une douche. Comme je panique un peu, elle décide de se mettre en route (elle en a pour une petite heure).
23h F. arrive et m’examine : 2 cm bof bof. Elle me conseille d’aller au lit et d’essayer de dormir : tu parles ! Elle s’installe sur le canapé lit. Je me couche mais impossible de fermer l’œil, les contractions sont aux 3 minutes, supportables mais assez intenses pour m’empêcher de dormir. Je passe quelques heures entre le lit, les toilettes, la cuisine pour boire un thé.
5h : F. me réexamine : 3 cm, ça n’avance pas très vite. Elle décide de se mettre en route pour aller préparer la MDN. Je me repose encore un peu, prends une douche, ramasse quelques affaires et nous nous mettons en route pour la rejoindre. C’est le petit matin et j’apprécie ce trajet (30 minutes) calme bien que ponctué par les contractions.
Arrivés à la MDN, nous nous installons, je prends un bain. Nous sommes seuls dans la chambre. De temps en temps F. ou L., la deuxième SF qui nous a rejoint, viennent voir comment ça se passe. Vers 9h, elles nous apportent un bon petit déjeuner que nous apprécions. J’alterne, la baignoire, le lit, le ballon, je me promène dans la maison ou nous sortons dans la courette de la MDN. Pendant les contractions, je me balance sur le ballon, Vincent me masse. Vers 14h, je crois, je suis à 4-5 cm. Un petit monito nous indique que le bb va bien, il ne réagit même pas aux contractions, il est encore très haut. F. est partie faire un tour au marché tout proche. Quand elle revient, je l’entends dire au téléphone (à son mari ?) « Ca n’avance pas vite, j’en ai encore pour un bon moment, ne m’attends pas ». J’ai l’impression de gêner, de l’avoir appelée trop tôt. Dans le courant de l’après midi, elle me fait un TV un peu plus appuyé (aïe) et me propose de prendre un cocktail (huile de ricin et jus d’orange je crois) : les contractions s’intensifient. Je passe un long moment dans la salle de musique. Je m’agenouille sur une chaise pendant les contractions, celles là sont vraiment intenses, je crie à Vincent que j’ai mal et que je l’aime. J’ai l’impression de tout lâcher, j’espère que ça va aider mon bébé à descendre.

tellement long, que je dois le mettre en 2 fois....

Vers 18h : 6 cm, ça peut durer encore longtemps comme ça. F. me dit que je ne tiendrai pas une autre nuit blanche, j’ai peur, j’ai l’impression d’être nulle et de faire ch … tout le monde. Elle me propose, vers 19h, d’aller à l’hôpital pour rompre la poche, ça devrait accélérer les choses. Nous acceptons, la mort dans l’âme. Je pleure.
Le trajet est horrible : la déception, la douleur et les pavés de la route ont raison de moi.
Arrivés à la maternité, Vincent est bloqué à l’accueil pour remplir un tas de paperasses (comme si ça ne pouvait pas attendre…). Une infirmière arrive avec une chaise roulante pour m’emmener au quartier de naissance, je refuse, je veux marcher. Sèchement « Comme vous voudrez ». J’ai du mal à la suivre dans les couloirs, elle marche très vite.
On m’installe dans une chambre de travail. TV : 7 cm.
Mon gynobs arrive. Très doux et discret comme a son habitude. Il rompt la poche. Je sens un flot puissant de liquide chaud sous moi, ça fait bizarre. On m’a installé un monito qui me dérange. J’essaye de l’enlever mais F le maintient sur mon ventre et je n’ose pas insister (au moins, comme elle le tient, elle peut facilement l’enlever pour me laisser aller aux toilettes).
Je meurs de chaud, je manque d’air (je vire d’ailleurs mon Tshirt) et j’ai mal. On me met une perf de synto, je n’ai même pas le courage de refuser. Là, tout s’accélère. Je crois que vers 21h, je suis à dilatation complète mais mon bébé est toujours super haut. Lui qui était bien placé le dernier mois, il a tourné et est dos à droite. Le gyné m’explique qu’il va devoir tourner avant de descendre. Il me propose d’essayer de pousser et lui va nous aider. Il introduit sa main dans mon vagin pendant les contractions mais je ne sais pas exactement ce qu’il fait.
Je suis en nage. Je pousse mais mal je crois. F, toujours à mes côtés, à l’air exaspérée (enfin, je le ressens comme ça). Je n’en peux plus, je suis découragée. Je demande au gyné ce qui va se passer. Il me répond « on ne peut pas dire, peut être que dans 5 minutes il va se décider, peut être pas ». J’ai peur. Je lui demande de faire sortir mon bébé, il me regarde d’un air triste. Je ne sais plus qui a prononcé le mot, comment ça s’est fait, peut être est-ce moi qui ai demandé mais vers 22h30, on me prépare pour le bloc opératoire. Pendant le transfert, dans le couloir, je ressens une énorme envie de pousser. Je m’assieds sur le brancard et me mets en appui sur les mains. 2 ou 3 contractions se succèdent comme ça. Arrivée en salle d’op, une SF m’examine, malgré l’envie de pousser, mon bébé, n’est toujours pas engagé. L’anesthésiste arrive, il est très désagréable et m’engueule parce que je crie. J’ai peur de bouger pendant qu’il pique pour la rachianesthésie car les contractions s’enchaînent.
Finalement, il pique, en quelques secondes, je ne sens plus le bas de mon corps. J’ai peur, Vincent est à mes côtés. Les SF, elles, sont très gentilles, elles m’encouragent. On m’ouvre, je demande pourquoi ils secouent la table comme ça. On m’explique que personne ne secoue la table mais que l’opération est assez « physique ». 23h01 : mon bébé est sorti de mon ventre. Je me souviens avoir presque crié « ne me dites rien, ne me dites rien ». On me le pose sur la poitrine : c’est un garçon (au fond de moi, je le savais, je ne suis pas du tout surprise). Je pleure comme une fontaine. « Mon bébé, mon bébé ». Il est bleuté et ne pleure pas, il a l’air de dormir. On l’emmène dans la pièce à côté où Vincent l’accompagne. Je me souviens de lui avoir crié : « Reste près de lui, parle lui, touche le, comment est-il ?». Je l’entends enfin crier. Quelques minutes après on me le ramène emballé dans un drap. On me détache un bras et on m’enlève le masque pour que je puisse le toucher et l’embrasser. Je pleure toujours. On l’emmène à nouveau. On lui fait quelques soins (on refuse tout ce qu’on peut refuser mais certaines choses sont non négociables, surtout en cas de césa), il fait pipi sur la SF, Vincent l’habille. Pendant ce temps, on me recoud. Une SF me montre mon placenta (il est énorme, tout le monde l’admire !), une autre me félicite et me dit de ne pas prêter attention à l’anesthésiste qui est un sinistre c…. On m’annonce, avec des exclamations, les mensurations de mon bébé : 3kg940, 54 cm, et 39 cm de PC, il paraît que c’est beaucoup.
Enfin, on me donne mon bébé contre moi. Il est si beau.
On nous emmène tout les trois en chambre de réveil où une SF vient m’aider à mettre Aliaume au sein. Elle nous parle un peu de notre projet, de l’incompréhension de certains médecins (encore l’anesthésiste !) mais elle sait se faire discrète. Vincent téléphone aux mamies pour annoncer la nouvelle. Je ne me lasse pas de regarder mon bébé, il est très paisible. Au bout d’une heure ou deux, je commence à sentir mes jambes et à pouvoir, avec beaucoup d’efforts, remuer les pieds. On nous emmène en chambre, moi qui voulais rentrer tout de suite chez moi, voilà une autre histoire !
Je garde un mauvais souvenir de mon séjour à l’hôpital, bien que, globalement, tout le monde ait été très gentil et respectueux avec nous. Les bains, les pesées, la prise de température, les glycémies, le pédiatre qui veut à tout pris faire une échographie de la tête d’Aliaume et lui coller des lampes UV pour la jaunisse. Finalement, en négociant, on nous laisse sortir le matin du 5ème jour et….la grande aventure peut enfin commencer chez nous, dans notre cocon.

Aujourd’hui, Aliaume a 8 mois. Il est toujours allaité en partie, nous adorons ça tous les trois. J’ai toujours eu l’impression d’avoir face à moi un petit être connu de longue date. Bien sûr, on se découvre un peu plus chaque jour, mais il n’a jamais été un inconnu pour moi. Je ne sais pas si j’ai digéré cette déception vécue lors de sa naissance. Physiquement, les choses ne se sont pas trop mal passées. Par contre, je suis frustrée de ne pas l’avoir senti sortir de moi, d’avoir « craqué ». Depuis, j’ai lu, sur LN je crois, des messages, parlant de la « désespérance » comme une phase normale du travail. Je me demande si ce n’est pas ça que j’ai vécu et j’ai craqué. A posteriori, je me souviens avoir lu quelque chose à ce sujet dans le bouquin d’Isabelle Brabant mais sur le moment même je n’y pensais plus. J’aurais aimé que Vincent le lise aussi ce bouquin, peut être aurait il pu « me rappeler à l’ordre ».
Je n’ai quasiment pas parlé avec F. depuis la naissance (elle avait dit qu’elle viendrait me voir mais n’est jamais venue), je me sens très mal à l’aise par rapport à elle. Parfois, j’aimerais lui parler de ce que j’ai ressenti mais je me dis « A quoi bon ». J’ai l’impression de ne pas avoir été à la hauteur et n’ose pas lui en reparler, lui faire perdre son temps.
Depuis mon retour de couche, je me dis qu’il faut que je prenne rdv avec mon gyné pour lui parler de cette naissance (je ne l’ai plus vu depuis qu’il m’a enlevé les agrafes, une dizaine de jours après l’opération). Depuis la naissance, nous ne pratiquons aucune contraception, un autre bébé est le bienvenu, quand il voudra. Je pense déjà beaucoup à la possibilité d’un AVAC, je m’en veux un peu d’avoir « grillé » mes chances d’une naissance à la maison, mais bon, c’est comme ça…..


Janvier 2006 : Ca y est, une deuxième bébé a choisi notre maison. Je suis enceinte de 2 mois, la naissance devrait avoir lieu début août. Bon, il va falloir s’activer pour préparer cet AVAC quand même.

C'est long long long mais beau beau beau et émouvant émouvant émouvant... Merci...

j'ai tout lu,
et j'ai pas trouvé ça long
j'ai de l'admiration pour la détermination dont tu fais preuve pour ne pas laisser le corps médical décider de tout à ta place...
vu comment s'est passé mon premier accouchement, je suis très sensible à ça...

Tout lu aussi
C'est un très beau récit, plein d'amour...
Je te souhaite un deuxième accouchement comme tu le rêves

mono a écrit:

j'ai tout lu,
et j'ai pas trouvé ça long
j'ai de l'admiration pour la détermination dont tu fais preuve pour ne pas laisser le corps médical décider de tout à ta place...

Tout pareil...
Très émouvant ce récit... merci...

Selphy a écrit:

mono a écrit:

j'ai tout lu,
et j'ai pas trouvé ça long
j'ai de l'admiration pour la détermination dont tu fais preuve pour ne pas laisser le corps médical décider de tout à ta place...

Tout pareil...
Très émouvant ce récit... merci...

joli cadeau oui
et tout pareil

Tout lu aussi. C'est beau.
Et, si je peux me permettre, pourquoi ne pas recontacter F., notamment à l'occasion de ta 2ème grossesse?

merci les filles, ça me fait du bien aussi de vous "livrer" ça

Mme Doel a écrit:

Tout lu aussi. C'est beau.
Et, si je peux me permettre, pourquoi ne pas recontacter F., notamment à l'occasion de ta 2ème grossesse?

C'était mon intention, mais je me sens encore trop chargée d'émotions et je ne suis pas certaine que F me soit d'un grand secours. Je pense bien avoir trouvé une autre SF avec qui je me sentirai plus à l'aise....

Merci de nous confier ce récit, Françoise.

J'ai tout lu aussi, et ça ne m'a pas paru long, car c'est beau, émouvant...
Merci Françoise pour ce récit

TOut lu
Aliaume n'a que 8 mois

Je te souhaite un accouchement comme tu le souhaites, et que tout se deroule du mieux possible pour bb2 ou bb2 et 3

J'ai tout lu, ça n'a pas été long.
J'ai été tenue en haleine, c'est fort bien raconté, plein d'émotion.

misskazu a écrit:

TOut lu
Aliaume n'a que 8 mois

Je te souhaite un accouchement comme tu le souhaites, et que tout se deroule du mieux possible pour bb2 ou bb2 et 3

oups, de fait, tu l'auras deviné, j'ai écrit ce récit il y a ...ben ... 10 mois

françoise1973 a écrit:

misskazu a écrit:

TOut lu
Aliaume n'a que 8 mois

Je te souhaite un accouchement comme tu le souhaites, et que tout se deroule du mieux possible pour bb2 ou bb2 et 3

oups, de fait, tu l'auras deviné, j'ai écrit ce récit il y a ...ben ... 10 mois

Ah ok, mais comme tu l'as posté recemment j'ai pensé qu'il avait 8 mois :)

Je suis très émue d'avoir lu la naissance d'Aliaume...
Merci d'avoir partagé ce récit avec nous Françoise.

C'est fou parce que le début du récit ressemble tellement à la naissance de Darius, les mots que tu choisis sont si justes... et puis j'ai ressetni ce gout amer et cette froideur qu'ont certains "professionels" dans des moments qui sont pour des parents les plus importants de leur vie.
J'ai vécu cela aussi, avec le gyné de garde à la maternité.
Pendant quelques instants je me sentais tellement perdue, j'avais l'impression d'en demander énormément alors que tout ce que je voulais c'était un peu sourire, des mots réconfortants, de la chaleur, de l'humanité quoi.

Tu dis que tu aimerais peut-être en reparler avec F. , je te comprends et pui j'ai un peu peur pour toi aussi, peur qu'elle te dise des choses que tu n'as pas envie d'entendre, que tu ne trouves pas l'écoute que tu désires...
Moi j'avoue que ce con de gyné je n'ai pas envie de le revoir pour lui parler mais pour lui coller un gros pain MDR


Je me suis aussi retrouvée dans tes mots quand tu expliques cette espèce de résignation...
J'ai connu cela aussi et l'espace d'un instant j'ai tout oublié, je voulais qu'on vienne chercher mon bébé, je n'arrivais plus à pousser, je pensais qu'il ne sortirait jamais de mon ventre naturellement ou que s'il le faisait j'en mourrais.
Et c'est là que je me rends compte combien le soutien de personnes humaines et douces est très important.
J'ai été tellement soutenue par l'équipe et surtout par Fabrice.
Ils ont su trouver les mots pour m'encourager et m'aider à me détacher de tout.
J'ai pu plonger en moi, oublier le reste du monde, m'oublier moi, oublier ma souffrance pour ne plus penser qu'à mon petit loup.


Je ne veux pas être indécente, car j'ai vécu un accouchement par voie basse, qui a changé ma vie, ma façon de voir le monde... et je comprends maintenant que je suis maman la douleur qu'uné césarienne peut occasioner.
Je voulais juste te dire que tu es une femme extraordinaire, je ne te connais pas super bien, mais j'ai été tellement heureuse de te rencontrer, de te lire.
Tu es une maman en or et je suis sure qu'avec un meilleur accompagnement tu pourras donner naissance à Ilouelle d'une façon qui vous ressemble plus.


Plein de gros bisous !!!


Esther

Coucou Françoise, merci pour tous ces mots qui m'ont fait beaucoup de bien, plus en tout cas que tu ne peux l'imaginer. Comme Esther, je me suis retrouvée dans certaines choses que tu as dites et j'espère un jour pouvoir te raconter comment ça s'est passé pour moi, pour oser enfin dire que non, je n'en garde pas un si bon souvenir même si comme toi j'avais tout fait pour que ça se passe comme je le voulais. Je ne voulais tellement pas rater ce moment là (personne ne le souhaite bien sûr, mais je m'étais mis la pression...).

bon, merci tout plein , hâte que tu nous racontes la naissance prochaine (enfin pas trop prochaine !!!!) de ton petit boubou !

Djinn

encore un récit d'accouchemenrt qui me remplir les yeux de larmes... peu importe comme cela se fasse c'est toujours beau tous ses sentiments qui nous envahissent! je te souhaite que les choses se passent plus naturellement cette fois ci, comme tu le souhaite!

Juskobou aussi et merci pour ce magnifique récit, ça fait du bien dans ce monde de brutes... auquel tu as été confronté.

J'espère ne pas faire mal en te livrant mes pensées les plus profondes...

Je pense que tu as été mal entourée très très très malheureusement et je trouve ça vraiment injuste au vu de ton parcours... Aliaume ne souffrait pas, dilate complète... une SF compétente aurait trouvé les mots justes pour te redonner confiance... celle-là même qui fout le camp à chacun de mes accouchements avant l'engagement de la tête et à force de voir la mine déconfite des SF qui disent "oui, mais tête pas vissée, ça peut aller vite comme...".

Les mamans ont toutes un accouchement NATUREL cré vin dieu Françoise, je le redis haut et fort, c'est naturel d'accoucher, point.

Pour en revenir à ton parcours, je ne pense pas sincèrement que ta SF pourra "t'aider" car pour moi, sans avoir été là, sans être juge, sans être SF ou gyné, elle a complètement merdé. Déjà; je ne vois pas pkoi t'avoir emmenée à l'hopital pour rompre la poche? Elle pouvait le faire si elle pensait que ce serait bénéfique... seulement au lu de ton récit, elle ne pensait pas que... et c'est là le problème!

J'ai halluciné lorsque tu écris qu'en plein travail, elle dit que "tu ne tiendras pas une nuit de plus"... j'avoue que je râlais après mes SF en disant : "si vous osez me dire encore dans 1/2h on n'en parle plus, je frappe!!!!!" (ça faisait 4h passé qu'on me sortait : dans 1/2h, dans 1/2h, dans 1/2h, 1 cinquième, pensez bien hein!)

J'ai accouché 5 fois Françoise et à chaque fois j'ai perdu les pédales à un moment ou un autre, même quelques secondes et de façon sympathique en hurlant que j'en pouvais plus mais j'ai toujours eu en face du répondant positif... une bonne baffe pour me calmer à Aurore (rien d'autres n'aurait fonctionné de toutes façons, lol), et puis des SF pour me guider, me féliciter sur le parcours déjà fait, m'aider à supporter toute cette douleur tellement particulière (mais merde ça fait mal quand même) et on a le droit de flipper si on imagine que ça va encore durer 12h!!!!!!!!

J'ai des accouchements hyper longs (tant mieux si je peux te rassurer, d'après gygy ce sont les mamans qui n'auront jamais de prémas hihi) mais à présent je le sais donc quand ça commence, je m'oblige à ne rien vérifier, surveiller et je fonce faire 300.000 choses comme ça quand les 12h pas sympa du tout arrive, suis prête et ça passe plus vite hihi.

Pleins de bisous et je te souhaite un merveilleux AVAC pour ilouelle