Aimer ne suffit pas

Pendant le rdv de Jonas,
j'ai lu un article de psychologie mag que j'ai trouvé assez intéressant.

Un entretien avec Claude Halmos, psychanalyste.
"L'amour parental est aujourd'hui sans cesse évoqué et masque une réelle difficulté à éduquer" dénonce-t-elle.

en gros, les parents d'aujourd'hui semblent penser que l'amour suffit à élever des enfants. Puisque les parents ont des sentiments forts pour l'enfant, et qu'on les lui exprime, cela suffira à son développement.
Alors que l'amour pour un enfant est un amour particulier : parce que aimer son enfant c'est aimer quelqu'un qu'on ne possédera jamais complètement (interdit de l'inceste et non possession de son esprit puisque l'enfant doit trouver ses voies à lui). On aime son enfant pour qu'il nous quitte, c'est la différence essentielle avec l'amour entre adultes.

en plus de l'amour, les parents manqueraient au devoir d'éducation pour permettre la construction de l'enfant, qui permet à l'enfant de devenir un "civilisé", d'où necessité aux parents de mettre des limites à l'enfant. Cela parait difficile à certains parents qui ont peur que l'enfant ne souffre. Mais c'est une souffrance indispensable et constructive.

exemple donné par la psychanaliste :
cela veut dire qu'un enfant n'est pas le centre du monde et il a besoin de savoir que ses parents ont une vie à côté de la sienne.
- l'enfant se couche à une certaine heure sans se relever 50 fois,
- même sous prétexte de cauchemards, il ne vient pas toutes les nuits dans la chambre des parents,
- la sexualité des parents soit séparée de la sienne : on ne se promène pas tout nu dans la maison, pas d'ébats sexuels devant lui ...


vous en pensez quoi vous ? (si j'ai été claire dans mon résumé)

Ben je suis évidemment d'accord surles lignes générales sauf pour "pas se promener tt nu ds la maison".

Mes parents l'ont fait, je le fais et je n'y met aucune connotation sexuelle ou sexuée.

En fait, ça me gonfle, ce genre de truc. Grave.

Il n'est pas question d'obliger l'enfant à être nu si il ne veut pas, à laisser la porte de la sdb s'il ne veut pas,mais le corps ne doit pas être un objet de honte ou je ne sais quoi.

Lorène a écrit:

Ben je suis évidemment d'accord surles lignes générales sauf pour "pas se promener tt nu ds la maison".

Mes parents l'ont fait, je le fais et je n'y met aucune connotation sexuelle ou sexuée.

En fait, ça me gonfle, ce genre de truc. Grave.

Il n'est pas question d'obliger l'enfant à être nu si il ne veut pas, à laisser la porte de la sdb s'il ne veut pas,mais le corps ne doit pas être un objet de honte ou je ne sais quoi.

je sais, c'est pour cela que je l'ai mis en fait
même si moi je ne me promène pas nue, je ne mets aucune connatation sexuelle ou sexuée sur ceux et celles qui le font. C'est à mon sens juste une question de pudeur ou non extrême ou non ein

Perso, pour le moment, je dois dire que je ne fais pas particulièrement gaffe à ma nudité devant mon fils.
Mais quand il sera plus grand (2,3 ans...), je n'en ferai jamais une affaire d'état s'il tombe sur moi nue dans la salle de bain ou ma chambre, maisj'éviterai de me promener nue partout. Je ne suis pas pudique, mais je pense que notre corps est à nous et nous avons le droit de ne pas le montrer.
Pour le reste, je reviendrai plus tard en parler...

Bonjour,

j'adhère totalement à cette idée qu'aimer ne suffit pas et qu'on aime son enfant pour qu'il nous quitte. Et c'est bien ça qui est terrible pour les parents. On n'a qu'une envie, c'est d'être empathique avec son enfant. On ressent bien qu'il a envie d'être près de nous, qu'il a peur d'être seul, que le monde autour de lui est tellement dur, la société actuelle sans pitié, qu'on a envie de lui offrir un petit coin de paradis, que les profs, l'école, les règles, la cantine, le monde de sauvages, bref, tout est fait pour mettre des obstacles au bonheur de notre petit.

Pourtant, chaque parent est d'accord (il me semble) qu'il faut mettre des limites à nos enfants, pour les faire grandir, pour qu'ils se construisent, pour qu'ils puissent vivre dans un monde où de toute façon, il y a des règles et où on ne peut pas vivre sans elles (le vol, le meurtre, l'inceste, les feux rouges, etc.).

Mais un enfant qui n'a prseque pas de limites de la part de ses parents ou qui en a beaucoup trop, est un enfant qui ne se sent pas en sécurité. C'est un enfant qui est déstabilisé. Si ses parents ne sont pas cohérents (un jour oui, un jour non), ce n'est pas non plus équilibrant pour lui (mais bon, je me rends compte au fur et à mesure qu'Elouan grandit que parfois on est épuisé de dire NON NON NON).

Je travaille parfois en collaboration avec la Fondation Dolto à Bruxelles et son directeur, Philippe Béague, dit des choses très intéressantes à ce sujet. Si je trouve le temps, j'essaierai de vous taper un résumé détaillé de ses conférences (le droit d'être mauvais parents, un adolescent de 2 ans et demi, les règles et les limites).

Je crois que si on décide de quelques règles importantes (par exemple les interdits pour des choses qui mettrait la santé de l'enfant en danger) et que pour ces limites-là, ça nous permet de ne pas dire non pour tout. Je pourrais en parler pendant des heures de ce sujet, ça me passionne.
En plus, la frustration, ça aide à grandir (j'avais envie de hurler quand mes parents me disaient ça à l'adolescence).

Par rapport à la nudité, chaque famille vit différement. Dans ma famille, celle que je crée avec mon amoureux et mon petit garçon, la pudeur sera de rigueur et je ne souhaiterai (dans le futur, maintenant il s'en fout encore complètement mais d'ici quelques mois, ce sera différent) pas qu'Elouan me voit nue à partir du moment où il commencera à s'intéresser à la nudité. Chacun son corps, et pour moi (mais je répète que ce n'est que mon point de vue) le corps d'un adulte nu (que ce soit son parent ou pas) n'a pas à être vu par un jeune enfant ou plutôt, mon corps nu ou celui de Monsieur Djinn, n'a pas à être vu par Elouan à partir du moment où il arrivera dans cette période où la sexualité commencera à l'intéresser.

Attention, je ne dis pas qu'il faut tout lui cacher, loin de là. Je me souviens que quand nous étions petits, nous avions un livre sur la "vie" qui expliquait à l'aide de petits dessins l'évolution du corps à l'adolescence et à l'âge adulte ou encore comment les enfants étaient conçus. Avec ce livre, mes parents ont toujours répondu très franchement à nos questions (tout en mettant des limites quand on touchait au domaine du privé) et ce livre me fascinait sans me choquer.

J'aimerais trouver un extrait de Dolto, ou un autre spécialiste, sur la nudité des parents pour alimenter le débat (et aussi peut-être pour modifier mon point de vue).

J'espère que j'ai été au moins un peu constructive (j'ai dormi quatre heures, j'ai du mal à me relire)

Djinn