La poussette : face à qui ?

Je viens de lire une tribune intéressante dans Libération, du moins qui a le mérite de poser la question du positionnement de la poussette : face au monde ou face à la mère ?

La psy qui en est l'auteur conteste le face au monde, en affirmant que l'enfant est trop petit pour affronter le monde sans sa mère, dont la seule voix ne pourrait le rassurer.

Vous en pensez quoi ? Comment avez-vous fait ?

Depuis quelques années, l'intérêt psychologique pour les relations mère­enfant ne cesse de nourrir la réflexion et d'emplir les pages de nos magazines. La vulgarisation des règles de la construction psychique, qui a été vivement critiquée par les psychanalystes, relève, malgré tout, d'une véritable volonté d'améliorer l'existence. Cependant, cette large médiatisation pousse à une surenchère des théories et de changements qui peuvent s'avérer extrêmement dangereux. Ainsi, je ne sais quelle réflexion fantaisiste a traversé un jour la tête d'un fabricant, pour qu'il décide subitement de changer la position des bébés dans les poussettes. Motif invoqué : en ayant le visage tourné dans le sens inverse de la marche, le nouveau né ne pourrait jouir du paysage.
Et voilà nos petits anges installés face au monde et soumis aux intempéries et à la pollution qui, à ras du sol, ne manque pas de les submerger.
Tout cela ne serait pas si grave s'il ne s'agissait que de fumées ou de gouttes de pluie. Cette position, dos tourné à la personne qui pousse, coupe l'enfant de la vision de cette personne, et c'est là où le bât blesse. Ce changement va à l'encontre de toutes les constatations faites sur la construction psychique. L'ensemble des cliniciens s'accorde aujourd'hui sur le fait que c'est à partir d'un détachement progressif que l'enfant opère vis-à-vis de sa mère qu'il prend conscience de son unité psychique. C'est une lente démarche, initiée par la coupure du cordon ombilical à la naissance et qui se poursuit par des étapes d'éloignement qui scandent le développement de l'autonomie de l'enfant : le sevrage, le stade du miroir, l'apprentissage de la verticalité, la marche, etc.
Cette construction est soutenue par la présence affective et langagière de l'entourage proche. Le lien physique à la mère est à la fois le lieu d'ancrage du moi de l'enfant et le fil conducteur qui va lui permettre de prendre confiance en lui dans sa rencontre avec le monde et les autres. Dans cette construction, le lien visuel est capital : il permet à l'enfant qui commence à s'éloigner (notamment lorsqu'il joue avec d'autres enfants dans un parc par exemple) de vérifier la présence rassurante et d'éprouver sa propre unité sans angoisse. La brutale suppression de ce lien visuel provoquée par le changement de posture des poussettes met en demeure l'enfant de devoir affronter l'inconnu qui se présente à lui dans une solitude redoutable. Cette épreuve ne devrait pas avoir lieu (si tant est qu'elle soit utile) avant l'âge de 3 ans, âge où l'enfant est supposé avoir un noyau du moi suffisamment élaboré pour pouvoir imaginer le retour de la mère, par exemple lorsqu'il est à l'école.
Lors des promenades dans ces nouvelles poussettes, même si la mère ou la personne qui pousse l'enfant se signale par des paroles, le lien est malgré tout interrompu et l'enfant n'est pas encore en mesure de coordonner toutes les informations qui lui parviennent. C'est en effet, le sens de la vue et l'image qui opèrent cette première cohérence unitaire autour de l'enfant. Le traumatisme occasionné par ces situations pourra être minimisé, voire compensé par une présence aimante et équilibrée autour de lui. Mais nous savons aujourd'hui que les meilleures volontés manifestées dans l'accueil d'un enfant sont quelquefois insuffisantes à pallier les désordres inconscients qui s'immiscent dans les relations. On imagine avec effroi les conséquences que vont avoir ces promenades dans ces poussettes chez des enfants fragilisés.
Par ailleurs, pourquoi imposer à des enfants des épreuves sans aucun fondement alors qu'il est si simple de trouver un accord entre le design des poussettes, leur légèreté, leur confort et un positionnement conforme au besoin de l'enfant ? Les poussettes «ancienne formule» sont aujourd'hui difficiles à trouver, mais j'invite toutes les mamans à imposer aux constructeurs leur bon sens.

Auteur : Linda Gandolfi psychothérapeute, école d'anthropologie pragmatique. Dernier livre paru : Egoïste toi-même (Flammarion, 2006).

Mes deux enfants ont tout d'abord été face à moi, puis avec une poussette à double sens donc selon l'endroit face à moi ou au monde. Ensuite face au monde parce qu'il arrive un moment où ils ont plus envie de regarder ce qui les entoure que maman

ceci dit intéressant article

Remarque que je me demande bien ce qu'est l'école d'"anthropologie pragmatique", hein.

M'énerve, leurs écoles et tt le toutim, c'est tjrs d'un compliqué ! On ne sait jamais si ce sont des gens sérieux ou des gros charlots...

Pour moi, la poussette est face au monde. Tout simplement parce qu'elle ne va que dans ce sens.
Donc c'est au choix : soit je la promène dans cette position, soit je laisse la petite à la maison

Je pense que si ça avait géné Mathilde en quoi que ce soit, elle se serait bien chargée de me le faire comprendre

les petits virgule ont été face a moi jusque 10-11 mois je dirais (bien que Rafaël ne soit vraiment pas beaucoup allé dans la poussette, il était très souvent dans l'écharpe), ensuite face au monde
cet article est intéressant à lire, et me fais penser que ma grosse pousset trois roues biene ncombrante avait un avantage, une petite fenetre sur le 'toit" de la poussette ce qui faitr que nous pouvions échager quelques regards lors des promenades

Nicolas été face à moi jusqu'à ses 8 mois environ. Depuis, il est face au monde et se!mble aimé beaucoup ça. Mais, en fait, face à moi ou face au monde, au bout d'un moment, la ballade en poussette le pousse dans les bras de Morphée

franchement... si les bébés passaient des heures et des heures et des heures dans la poussette je me poserais la question ...mais ce ne sont que des courts moments tout de mm ...
j'aurais aimé avoir une poussette avec les deux possibilités , mais une super promotion nous a fait choisir une trois roues face au monde . En fin de compte ce que j'aurais aimé encore plus ce serait d'avoir réussi le portage avec l'écharpe!

Gabriel a toujours eu une poussette face au monde et si BB2 se présente, je pense que je vais me lancer dans le portage aussi.

Tout dépend de l'endroit ou se promene la famille Kazu, dans certains endroits, je trouve que face au monde est tres risqué (ouais je sais je suis psychotique) par exemple quand on va dans les bois je fais attention parce que y'a toujours des tas d'insectes et je prefere qu'il soit face à moi on ne sait jamais
Apres pour les petites ballades dans le village ou là ou ca craint pas trop c'est face au monde, en plus Sacha adore ca, c'est le roi de la drague de petites mamies:D

j'avais une énoooorme poussette (que je surnommais tank) qui faisait les 2.
Pour Juliette, face à moi jusqu'à 1 an.
Mais j'avoue que je ne me suis pas posée toutes ces questions!!

Perso, je n'ai pas eu de profonde réflexion philosophique. La poussette permettait les deux sens, et le choix se faisait spontanément, suivant l'humeur...
Mais c'est vrai aussi que je les ai eu pas mal dans le hamac...

Je pense qu'il ne faut pas condamner les poussettes face au vent... Certains boutdchoux ont besoin aussi de se tourner vers le monde, de regarder autour... mais avec le recul, je me dis que oui, il faut rester attentif sur le besoin de "sécurité" de l'enfant.
Et je crois que je le faisais inconsciemment...

Et que dire alors des sièges auto dos à la route sur le siège arrière avec le paysage qui fuit en arrière... ??? (ça doit être lourd de symbolique psy, non ?)

J'avoue que on a toujours mis les garçons sur la banquette arrière (dos à la route par sécurité la première année) et refusé de mettre la mère derrière qui gazouille face au bébé sur le siège avant. (suite à une profonde réflexion sur la place de l'enfant dans le couple et du couple face à l'enfant...)

Ils n'avaient même pas droit au petit chien qui hoche la tête sur la plage arrière pour leur tenir compagnie

Pour nous c'est une poussette face au monde, dans laquelle on peut mettre le cosy, et dans ce cas c'est face à moi. J'avoue que j'ai tres peu mis le cosy dans la poussette car je trouve qu'il est mieux installé dans la poussette qui peut s'allonger. Il n'a pas l'air de "souffrir" de ce face au monde, et comme Val il y a un epetite fenetre sur le tout qui permet quelques échanges de regards .
Mais l'article est tres intéressant.