Cathy
Nombre de messages : 10036 Age : 49 Date d'inscription : 09/11/2005
| Sujet: Le déni de grossesse. Mer 4 Jan 2006 - 19:45 | |
| C'est un fait qui n'est pas si rare que ça. Mais qui fait souvent débat. Nombreux sont ceux et celles (notament des mères, heureuses de l'être) qui ne comprennent pas, voire n'accépte pas l'idée que l'on puisse vivre une grossesse dans le déni. C'est à dire ne pas "sentir" et "voir" que l'on est enciente. Pourtant, dans la plus part des cas, il n'y a pas de signes visibles. La force du déni est telle que le corps de la femme enceinte ne se modifie pas comme il devrait. Le ventre reste relativement plat... Voici un texte de l'Association Française pour la Reconnaissance du Déni de Grossesse. (source.) présentant ce qu'est le déni de grossesse. - Citation :
- Le déni de grossesse se définit comme le fait pour une femme enceinte de ne pas avoir conscience de l’être. C’est ce que rappelle le Dr N.GRANGAUD, pédopsychiatre, dans une thèse qui fait référence, "Déni de grossesse, essai de compréhension psychopathologique".
Une des idées fausses circulant sur le déni est qu’il ne peut concerner que de très jeunes femmes ou des femmes "attardées". Rien n’est plus faux, comme le prouve une étude française récente menée pendant de sept ans auprès de 2 550 femmes ayant été hospitalisées dans les maternités de Denain et Valenciennes. Les auteurs ont observé et décrit 56 cas de déni qui se partagent pratiquement à égalité entre ceux qui prennent fin avant le terme de la grossesse ("déni partiel") et les dénis qui se poursuivent jusqu’à l’accouchement ("déni total" : 29 cas).
Cette étude fait surtout ressortir que près de la moitié des femmes victimes d’un déni est déjà mère d’un ou de deux enfants (26 femmes sur les 56 étudiées). Le fait d’être déjà mère ne protège donc pas contre le déni, et ne permet pas de facto à la femme de "reconnaître", d’avoir conscience de son état de grossesse. Autre information de poids : tous les milieux sociaux sont concernés. Le déni n’a donc pas une explication "sociale" mais, comme les principales affections psychiatriques, il est réparti au hasard dans la population. Caractéristique essentielle du déni : le corps ne présente pas de signe de grossesse. Il n’y a pas de "ventre". Il n’y a pratiquement pas de prise de poids, ni de masque de grossesse. Les femmes ne sentent pas bouger le bébé. L’aménorrhée caractéristique de la grosse est elle même souvent transitoire ou même totalement absente (autrement dit, il y a des règles ou des saignements génitaux pendant la grossesse).
Un exemple significatif de déni total rapportés, parmi d’autres, dans la littérature médicale, est celui d’une femme, militaire de carrière, arrivée à terme, qui déclare que non seulement elle n’a éprouvé aucun des signes qu’elle avait ressentis lors de ces deux grossesses précédentes mais surtout, qu’elle ne peut être enceinte puisqu’elle n’a pas pris de poids et "est rentrée" dans son treillis habituel jusqu’à l’accouchement. En ce qui concerne l’entourage le plus proche, ce qui est caractéristique, c’est que lui non plus ne voit rien, ne perçoit rien, alors que des personnes plus éloignées, qui ne voient qu’épisodiquement la femme qui souffre de déni peuvent parfois percevoir qu’elle est enceinte ! Pas toujours : de nombreux médecins, même expérimentés, ont "laissé passer", en la prenant pour autre chose, des grossesses parfois près du terme chez des femmes en déni.
Quand le déni est total, l’accouchement s’accompagne d’un état de sidération. Une patiente dit par exemple : "J’ai pris un bain car j’avais mal au ventre, je pensais que c’était mes règles. Et puis tout a claqué, il y avait du sang, du sang, et je suis restée dans le bain". Cela semble être encore plus le cas quand l’accouchement a lieu dans la solitude. Il n’est pas rare que dans ces cas là qu’il se solde par la mort du bébé, soit accidentellement, soit par manque de soins (6 cas dans l’étude déjà citée sur les 29 cas de déni total). Ce dernier cas constitue pour la femme un drame d’une gravité peu commune. Non seulement dans les heures qui suivent la naissance, elle réalise brutalement qu’elle était enceinte sans le savoir (d’où l’angoisse que l’on peut imaginer sur le fonctionnement de son propre corps) mais de plus que son bébé est mort ! Comme si ce double drame n’était pas suffisant, cette femme est jetée en prison. C’est cette attitude moyenâgeuse que dénonce l’Association Française pour la Reconnaissance du Déni de Grossesse.
En effet, la réalité du "déni de grossesse" est établie sur le plan médical. Avec 600 à 1 800 femmes concernées chaque année en France, il constitue d’ailleurs un réel problème de santé publique. L’Association Française pour la Reconnaissance du Déni de Grossesse se bat pour que le déni de grossesse soit maintenant juridiquement reconnu.
Et en voici quelques pistes d'explication des mécanismes psychiques qui interviennent lors d'un déni de grossesse : - Citation :
- Sur le plan médical, la notion de "déni de grossesse" est établie. La difficulté qui demeure à ce jour pour les spécialistes est l’absence de modèle théorique explicatif lorsqu’il ne semble pas y avoir d’autres troubles psychologiques que le déni lui-même.
Il y a lieu cependant d’observer que, d’une part, il n’est pas exceptionnel en médecine qu’une pathologie authentique s’individualise sans qu’elle dispose dans un premier temps d’un modèle théorique et que, d’autre part plusieurs études ne retrouvent qu’un déni isolé. Ainsi Finnegan n’observe-t-il ni psychose ni autre pathologie dans deux des trois cas qu’il a étudié, de même que Milstein dans le sien. Une étude autrichienne (Brezinka, déjà cité) ne retrouve pas d’autres troubles psychiatriques que le déni lui-même dans la moitié des dossiers étudiés (27 cas). Dayan conclut que le déni de grossesse est un symptôme qui ne permet pas de diagnostiquer une pathologie spécifique mais qu’il recouvre un ensemble de configurations psychiques ayant en commun l’ambivalence du désir d’enfant. Dans d’autres cas (environ la moitié semble-t-il), le déni de grossesse semble s’intégrer dans un tableau pathologique plus complet (psychoses -dont schizophrénie, hystérie...). Qu’il soit intégré à une maladie psychiatrique ou isolé, il faut rappeler que le déni constitue un "mécanisme de défense" extrêmement vigoureux et inconscient. C’est d’ailleurs cette inconscience qui "engendre une absence de conflictualité" dans le psychisme du sujet (d’où sa "froideur", son "détachement" qui sont des symptômes de la maladie, mais qui peuvent être interprétés par des personnes non informées comme de la désinvolture). Dans les cas de déni total, le moment de l’accouchement pose également un problème théorique. Brozovsky suggère qu’alors, et plus précisément au moment où le nouveau-né émerge du canal génital et se met à crier, le déni tombe mais qu’un épisode psychotique bref survient. Pour d’autres au contraire (Bonnet), ce moment serait un moment d’exacerbation du déni. Épisode psychotique ou exacerbation du déni, le moment de l’accouchement est donc un temps particulièrement sensible qui échappe au contrôle mental de l’intéressée. | |
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Lililali
Nombre de messages : 2557 Age : 41 Date d'inscription : 14/11/2005
| Sujet: Re: Le déni de grossesse. Mer 4 Jan 2006 - 21:20 | |
| J'en avais déjà entendu parlé par une sache femme qui travaille par chez moi et je trouve fantastique le pouvoir de l'inconscient sur le corps, non pas que je trouve ca bien, le deni, au contraire mais vous vous rendez compte que l'inconscient puisse faire en sorte que la personne ne se rende pas compte de sa grossesse?? | |
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Cathy
Nombre de messages : 10036 Age : 49 Date d'inscription : 09/11/2005
| Sujet: Re: Le déni de grossesse. Jeu 5 Jan 2006 - 22:22 | |
| Oui, en effet, c'est assez hallucinant ce que le psychisme est capable de faire sur le physiologique. Il existe toutun tas de maladies dites "psychosomatiques" qui sont bien réelles (certains ulcères par exemple) et qui sont dues à l'état psychologique de la personne. Inconsciemment, on se fait du mal... | |
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mono Madame soleil des carabistouilles
Nombre de messages : 3648 Age : 49 Localisation : occitània Date d'inscription : 14/11/2005
| Sujet: Re: Le déni de grossesse. Jeu 5 Jan 2006 - 22:40 | |
| j'en avais entendu parler aussi... et savoir que ça existe a pour effet de me faire me demander continuellement si par hasard je ne serais pas enceinte ... et ça me soule de me poser la question tout le temps | |
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thysteam
Nombre de messages : 484 Age : 48 Date d'inscription : 13/12/2005
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Katcal Saucisse anglaise
Nombre de messages : 268 Age : 46 Localisation : Toulouseville Date d'inscription : 22/11/2005
| Sujet: Re: Le déni de grossesse. Lun 9 Jan 2006 - 15:03 | |
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| Sujet: Re: Le déni de grossesse. | |
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