mono Madame soleil des carabistouilles
Nombre de messages : 3648 Age : 49 Localisation : occitània Date d'inscription : 14/11/2005
| Sujet: Conséquences de la restriction des parents sur le comporteme Mer 18 Jan 2006 - 23:36 | |
| La bouffe et moi, ça a jamais été simple. alors quand je suis devenue maman, j'étais carrément stressée à l'idée de transmettre à mon enfant : - mes problèmes de poids - mes angoisses face à l'alimentation du coup je lisais tout ce qui me passait sous la main sur la bonne façon de nourrir son enfant, plus je lisais, plus j'essayais de bien faire, et plus je m'enlisais dans mes contradictions -> je voyais bien qu'en cherchant compulsiement à le préserver de ce problème, je ne pouvais QUE lui transmettre mon angoisse. Mon endocrino m'a refilé un article que j'ai trouvé très interessant, qui résume assez bien les contradictions ou je me trouvais (/trouve... même si je suis plus "cool" aujourd'hui) : - Dominique-Adèle CASSUTO, nutritionniste, Paris a écrit:
Conséquences de la restriction des parents sur le comportement alimentaire et le poids des enfants (...) Habituellement, l’enfant est capable de contrôler sa consommation alimentaire en fonction de la densité énergétique du bol alimentaire et de ses besoins ; c’est un «bon régulateur » capable d’adapter ses choix alimentaires à ses besoins. Certaines situations, comme par exemple la déstructuration des rythmes alimentaire, les grignotages, peuvent perturber ces signaux de faim et de satiété. L’influence de la famille paraît considérable dans le processus de choix alimentaires. Il existe notamment une agrégation familiale pour les différentes saveurs, un mimétisme pour la rapidité à manger et des comportements à table .etc...La sélection des aliments dans la petite enfance peut être aussi fortement influencée par l’attitude des parents qui instaure une véritable hiérarchie alimentaire. Par exemple il est classique de constater dans les familles que le système de punitions et de récompenses valorise paradoxalement des aliments « interdits » qui deviennent de plus en plus désirables.
Devant la montée de l’épidémie d’obésité, maladie pouvant être handicapante pour les individus aussi bien psychologiquement que somatiquement, certains parents s’angoissent (parfois à tord) à l’idée que leur enfant, soient ou deviennent trop gros. Il est fréquent de voir chez ces parents une confusion entre la prévention de l’obésité et la peur d’être gros ( !) Cette peur, largement majorée par la valorisation de la Minceur , est très fréquemment retrouvée en pratique clinique quotidienne chez des parents ayant des antécédents de surpoids personnels ou familiaux. Cette attitude « tournée » vers le poids (et non vers la santé, la forme,….) va influencer fortement le comportement alimentaire des enfants et peut être leur poids à l’age adulte. Dans les cas où les parents investissement fortement les préoccupations concernant le poids (parce qu’ils sont eux-mêmes en surcharge pondérale) et qu’ils perçoivent leur enfant comme ayant un risque d’être en surcharge pondérale, ils contrôlent et régulent plus que les autres parents les prises alimentaires de l’enfant dans le but de diminuer sa tendance à devenir obèse. Néanmoins, les tentatives de contrôle des parents limitent les occasions pour l’enfant de développer son propre contrôle et encouragent ainsi une surcharge pondérale qu’ils essaient pourtant d’éviter.
Des études (essentiellement l’équipe américaine de L. Birch) ont montrées qu’un contrôle parental trop soutenu augmente la préférence des enfants pour les aliments à forte densité calorique, limite leur variété alimentaire, et génère (dès l’age de 5-7 ans) une mauvaise adaptation de la taille des portions d’une alimentation hautement palatable. Une restriction importante désorganise leur capacité naturelle à se réguler et génère une prise alimentaire non adaptée aux signaux de faim et de rassasiement (manger sans faim, manger plus vite, etc..). La restriction parentale ciblée sur certains produits pourrait agir en augmentant les préférences alimentaires comme par exemple sur des « sucreries » ou sur des concentrations plus importante en sucres d’une orangeade. Sur des enfants de 9 ans Roemmich a montré que des enfants restreints par rapport à des enfants non restreints pouvaient avoir une majoration de cette dysrégulation en situation de stress, avec une augmentation de l’énergie ingérée et des plis cutanés.
L’équipe de Birch a observé le comportement des mères restreintes et préoccupées par leur poids et celui de leur fille. Leur attitude vis à vis de la nourriture influence le comportement alimentaire et le poids de leurs filles (dès l ‘age de 5ans) et réciproquement, le niveau de corpulence des filles influence l’attitude des mères. Une mère qui a du mal à contrôler son propre poids, et qui perçoit sa fille comme étant à risque de surpoids, risque de recourir à une plus grande restriction pour son enfant. Ainsi le flux se fait dans les deux sens : si les mères sont hyper-contrôlées, elles génèrent des difficultés dans le « self- control » de leurs filles qui auront du mal à ajuster leurs apports et qui auront tendance à augmenter les prises alimentaires sous forme de snacks. Ce type de comportement peut être délétère voir même contre productif pour le développement pondéral et psychiques de ces filles. La restriction pouvant aboutir paradoxalement à augmenter le risque de suralimentation.
Les enfants (surtout les filles dès l’âge de 5ans) intègrent de plus en plus tôt le diktats de l’idéal minceur et sont concernés par leur poids avec tout ce que ça comporte en terme de non satisfaction corporelle et de dévalorisation de l’estime de soi. Dans une étude sur des fillettes de 5 ans plus les fillettes sont rondes plus elles sont préoccupées par leur poids et ont toutes peur de grossir. Leur estime de soi est directement corrélé à leur statut pondéral et plus elles sont rondes moins elles s’aiment et surtout moins elles ont confiance en leur capacité intellectuelles. Les préoccupations de leur mère sur le poids et la restriction de ces dernières construit à une opinion de ces filles plus péjoratives sur leurs propres capacités physiques et intellectuelles. Ces résultats doivent être pris en compte par les professionnels de santé (pédiatres, médecins scolaires, etc..) qui sont amenés à donner des conseils nutritionnels car en pratique quotidienne, on constate une augmentation inquiétante des troubles du comportement alimentaire avec une réelle dysmorphophobie chez des filles pré-pubères de plus en plus jeunes.
Une éducation alimentaire exerçant une pression trop importante sur les enfants peut avoir de effets contre productifs, surtout si le reste de la famille ne suit pas ses recommandations.
Actuellement l’accent est mis dans la littérature sur la corrélation entre le style éducatif parental général et l’adhésion des enfants à des comportements alimentaires « sains ». On peut définir par des questionnaires (où la préoccupation pondérale n’est pas présente ) le style alimentaire parental qui regroupe un ensemble d’attitudes et de comportements concernant l’alimentation, définissant quels aliments seront consommés aux repas, la manière qu’auront les parents de contrôler le temps des repas, la quantité d’aliments consommés et le contexte social et émotionnel dans lequel ils seront pris. Il a été démontré qu’un style alimentaire de type « démocratique » est plus souvent associé à une consommation de fruits , de légumes et de produits laitiers et une faible consommation de produits de grignotages, alors qu’un style alimentaire « autoritaire » était associé a une moindre prise de fruits et de légumes . En d’autres termes les parents de style éducatif général et alimentaire démocratique vont promouvoir plus de patterns alimentaires sains auprès de leur enfant que les parents de style autoritaire, permissif ou désengagé.
En conclusion, parler de nutrition aux enfants est possible, si le message des adultes, adapté selon l’age des enfants est ciblé sur la promotion de la santé et de la forme et non sur « le poids ». L’enfant doit être mis en situation de bien se nourrir, et si il a un bon contact avec l’alimentation on pourra avec le temps lui distiller des informations. L’idéal est d’amener l’enfant à comprendre avec des messages cohérents qu’il existe des repères et qu’ils sont favorables à ceux qui les appliquent. ( texte intégral sur le site du GROS) | |
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AnneLG
Nombre de messages : 17834 Age : 47 Localisation : Paris Date d'inscription : 14/11/2005
| Sujet: Re: Conséquences de la restriction des parents sur le comporteme Jeu 19 Jan 2006 - 0:20 | |
| Voilà un sujet qui m'interpelle tellement que jeme mets à m'angoisser rien qu'en lisant ton post... Je lis trèèès attentivement cet article demain, à tête reposée... Merci, Monoampt! | |
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mono Madame soleil des carabistouilles
Nombre de messages : 3648 Age : 49 Localisation : occitània Date d'inscription : 14/11/2005
| Sujet: Re: Conséquences de la restriction des parents sur le comporteme Jeu 19 Jan 2006 - 0:42 | |
| - AnneLG a écrit:
- Voilà un sujet qui m'interpelle tellement que jeme mets à m'angoisser rien qu'en lisant ton post...
Je lis trèèès attentivement cet article demain, à tête reposée... Merci, Monoampt! Anne... justement, la bonne nouvelle, c'est que tu peux oublier d'écouter les conseils de tout le monde, y compris les médecins, et laisser ta petite Evane se réguler toute seule (bon c'est pas évident à faire... je le concède :| ) | |
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Sylvie
Nombre de messages : 16038 Date d'inscription : 09/11/2005
| Sujet: Re: Conséquences de la restriction des parents sur le comporteme Jeu 19 Jan 2006 - 0:57 | |
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| Sujet: Re: Conséquences de la restriction des parents sur le comporteme | |
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