Me voilà donc de retour !
Désolée de ne pas vous avoir donné de nouvelles avant, je suis rentrée mercredi soir, et il y a tellement de changement dans ma vie que je n’ai même pas eu le temps d’aller sur le net….
Voici le récit de mon accouchement :
Comme vous aviez pu le lire, la puce avait du retard, on m’avait demandé de faire un monito le lundi matin, j’y suis restée de 9 h à 12 h : on avait noté une baisse du rythme cardiaque de la puce, sur le coup on m’a demandé de rester, puis on m’avait dit de revenir le soir pour vérifier. J’y retourne donc le lundi soir et après une demie heure on ne remarque rien d’anormal, j’ai même des contractions (seul hic : je ne les sens pas du tout). On me demande de revenir le mardi matin, monito normal pour la puce mais pour moi le col est toujours long et fermé. On me demande donc de revenir le mercredi matin, ce que je fais, je suis épuisée par tout ces aller-retour…
Je commence à bien connaître le personnel de la clinique, mais ce mercredi je remarque un médecin dans le couloir, et je ne sais pas pourquoi, mais quand je l’ai vu je me suis dit tout de suite « lui, je suis sûre que c’est un super médecin, ça se voit sur sa tête. » Zhom arrive alors, je lui dis « j’ai vu un médecin, il a une tête de père noël
, je suis sûre que c’est un super doc ! »
On renote une baisse du rythme cardiaque, très important celui-là… Sur le coup on me dit que je vais rester, puis on me dit de laisser mon numéro de téléphone et de rentrer chez moi : ils sont en train de décider si on me garde ou pas…. (avec ma gyné).
Je n’ai pas le temps de rentrer chez moi que sur la route ils me rappellent : il faut que je revienne immédiatement pour un déclenchement. J’y retourne donc, je n’ai pas eu le temps de manger ou de me reposer, je me sens de plus en plus épuisée….
On démarre donc le déclenchement : une horreur : on me demande de garder la même position durant tout le déclenchement, je n’ai même pas le droit de me lever pour faire pipi, il faut prendre la bassin. On me met le gel, je sens une forte brulùre, et ce n’est qu’à ce moment là que la sage-femme me dit « normalement là ça commence à vous brûler »
, on me dit rien, juste que le déclenchement va être « long et difficile »…
J’ai ma sciatique qui me fait souffrir, j’aimerais changer de place mais il ne faut pas bouger car j’avais une position où on pouvait bien percevoir le cœur du bébé au monito. Je fatigue de plus en plus… Au bout d’une heure de monito, j’entends que le cœur de mon bébé se ralentit, de plus en plus…. J’appelle de suite, on réalise alors que le cœur a été à deux doigts de s’arrêter. Ma doc, qui m’a suivi depuis le début et qui m’a fait patienter, est en salle d’op’ pour une césarienne.
Il parait que j’ai des contractions, je ne les sens toujours pas, apparemment ce n’est pas bon…
Arrive donc le médecin qui m’avait fait une grande impression le matin même(
), il vient me voir. Il jette un coup d’œil sur le monito, et je le vois faire de gros yeux… Il regarde mes autres examens puis s’en va… Je l’entends dans le couloir : il dit qu’il faut préparer le bloc tout de suite, qu’il faut me faire une césarienne, il demande à l’équipe de me prévenir pour la césa, je sens qu’on ne me dit rien de plus pour ne pas m’inquiéter.
A ce moment là tout va très vite, je suis au bloc en moins de ¾ d’heure, juste le temps de me « préparer » et de me faire une prise de sang. J’ai eu juste le temps d’appeler zhom, qui était partit faire une course au début du déclenchement. J’ai très bien pris le fait qu’il faille faire une césa : j’étais tellement fatigué, et je ne me voyais pas faire tout le travail en gardant la même position !
(Petite parenthèse : au moment où on me mets une sonde urinaire j’ai vraiment apprécier : ça faisait des mois que je gérais mes envies de pipi, enfin je suis complètement soulagé !)
On m’emmène donc au bloc, tout le monde a été très gentil ! On m’a bien demandé une dizaine de fois quel était le nom du bébé, avec ensuite toujours la même remarque : « oh c’est très beau ! » D’ailleurs après la naissance de Mathilde j’ai vu une dizaine de personne dans la salle de réveil qui sont venu me voir avec cette phrase : « j’ai vu votre fille, elle est très belle ! » Moi qui ai fait un stage en maternité lors de mes études, je sais qu’ils doivent en voir défiler des bébés, et qu’ils sont tous beaux, tant de compassion venant de cette équipe me donne les larmes aux yeux ! (Après tout ils ne sont pas obligés de me le dire, je trouve ça si gentil.).
(Je reprends donc mon arrivée au bloc)
L’anesthésiste tente une péridurale, pas le choix sinon il faudra m’endormir complètement. Heureusement je tombe sur un autre que celui avec qui j’avais fait la visite, il dit « mais elle est parfaite cette petite dame ! » pis après un essai « un peu enrobé quand même…» moi ça m’a fait sourire car ce n’était pas dit méchamment . Mais le brancardier lance « quoi ?!? Mais faut pas dire ça ! C’est normal elle est enceinte, et ta femme quand elle a accouché elle n’avait pas pris de poids elle ?! »
Là je suis morte de rire ! Après 2 essais sans résultat, l’anesthésiste était gêné de me faire mal (moi je ne sentais pas grand-chose, toujours cette fatigue et la sciatique), on reprend donc la position depuis le début (idée du brancardier) et là bingo ! Ca a marché, ce qu’il y avait en fait c’est que je n’avais pas la bonne position. Un truc que je ne savais pas et qui m’a super étonné, ce sont les tremblements qui sont apparus à ce moment là ! Ils sont si forts ! IL parait que ce sont les effets de l’anesthésie, moi j’avais commencé à avoir peur !
Mon « doc » arrive, là aussi ça va vite, je n’ai pas le temps de réaliser que j’entends les cris de mon bébé. Je fonds en larme ! On vient me la montrer, tout va bien ! Je repleure ! Ils la mettent en couveuse, (on me la remontre : re-re-pleure) et on finit avec moi : là aussi ça fait tellement drôle d’entendre ce qui se passe derrière le drap, ça fait froid dans le dos tout ces bruits !
Je vais en salle de réveille, les gens sont toujours très gentils avec leur « j’ai vu votre fille, elle est très belle ». J’y reste jusqu’à ce que je sente mes pieds, et on me remonte dans ma chambre.
Je retrouve zhom avec une tête qui rien que d’y penser me donne les larmes aux yeux, un visage avec un mélange d’émotion mais aussi de peur et de stress. IL me dit : j’ai vu le chirurgien, il m’a dit qu’il était temps et qu’on avait été à deux doigts de vous perdre, toi et le bébé.
A moi on ne m’avait rien dit…. Et je ne leur en veux pas, car je sais que c’était pour me ménager. J’ai juste entendu par l’équipe lors de la césa, que le liquide amniotique était « purée de poids », plus bon, et qu’il n’en restait pas beaucoup, qu’il « était temps ». D’ailleurs Mathilde est née avec une partie du nez aplatit car elle était complètement appuyée sur l’utérus. Moi je n’ai pas voulu en savoir plus, on allait bien toutes les deux, c’est tout ce qui comptait. On m’a dit de ne pas m’inquiéter car son nez va se positionner tout seul dans les jours qui suivent, moi je m’en fiche : on est là toutes les deux.. Mais quand même, je n’aurais pas aimé être à la place de zhom….
Le séjour à la clinique s’est bien passé. Au début je n’ai pas pu me lever à cause de la césa, pis ils gardaient la petite la nuit pour que je reprenne des forces (mais en vérité dés que j’entendais un bébé pleurer j’ouvrais les yeux, d’ailleurs j’ai très vite appris à reconnaître ses pleurs). Le plus dure : devoir appeler à chaque fois que je voulais qu’on me la donne ou qu’on me la remette dans son lit, c’est dure de devoir rester allongé… Mais c’est très vite passé, car le doc (encore ce père noël) m’a fait une super césa : césa le mercredi à 17 h 50, le jeudi 17 h j’étais déjà debout (avec aide), vendredi je marchais toute seule !. J’ai pu aller aux toilettes et me laver seule, mais surtout commencer à porter Mathilde sans demander ! Cette césa a vraiment été pour moi un succès.
Le séjour de 8 jour m’a permis d’apprendre à m’occuper de Mathilde, dés le samedi je la changeais seule (dans ma chambre il y avait un coin spécial avec table à langer et tout le nécessaire), et avant de rentrer je lui ai pris son bain 3 fois, ça facilite vraiment le retour quand on sait déjà s’occuper de son bébé.
Le gros inconvénient c’est qu’on était tout le temps déranger : le matin on venait me réveiller dés 6 h pour prendre ma tension ! Ensuite suivait la prise de la température (par une autre femme), le petit déj, le ménage, les soins, les dames qui font le lit (différents de celles qui font le ménage), le passage de l’infirmière qu distribuent les médicaments, pis l’heure de faire prendre le bain à Mathilde, pis l’arrivée du repas à midi… Je n’avais jamais le temps de me reposer ! Sans compter le début où on venait régulièrement changer ma perf . Pis les visites de l’après-midi, et Mathilde qui prend l’habitude de pleurer quand je suis en train de manger tranquille…. Là je n’ai pas beaucoup de temps à la maison, mais je peux faire une sieste en même temps qu’elle si je veux !
En ce qui concerne Mathilde à la clinique, on me l’amène à mon retour de la césa et on la pose sur moi, là j’angoisse complètement : elle est si petite et fragile, je ne saurais jamais m’en occuper ! Je regrette presque d’avoir fait un bébé, je ne veux pas qu’elle soit malheureuse !
Rasure-vous ce sentiment est vite passé ! Aujourd’hui, 9 jours après sa naissance, j’ai l’impression qu’on se « connaît » depuis des mois ! Et tenez vous bien : elle fait des dodos de 5 heures d’affilé la nuit ! Au début c’est moi qui ne dormait pas, je ne comprenais pas pourquoi elle ne pleurait pas, et j’allais voir dans son lit si tout allait bien. On a installé un lit pliant dans sa chambre pour que je reste avec elle les premiers jours, car la première journée fut difficile, la pauvre regardait partout, on sentait qu’elle était dépaysée.
En ce qui concerne ses pleurs, à la clinique elle pleurait beaucoup, j’avais du mal à savoir pourquoi… D’ailleurs quand l’équipe venait dans ma chambre ils disaient « tiens, tu ne pleures pas là ? « Et bien depuis mon retour à la maison elle n’a pleuré que le premier jour !
Là elle ne pleure que si elle a faim ! Elle ne dit rien, même en voiture !
Le premier jour elle pleurait beaucoup, on la laissait dans sa chambre, et moi ça me faisait déprimé, car je n’aimais pas la laissé là, et je n’aimais pas l’entendre pleurer… Pis avec zhom on s’est très vite rendu compte que pour elle son lit c’est pour faire dodo, mais que tant qu’elle ne fait pas dodo ce qu’elle veut c’est être avec nous, dans son transat. En fait, elle était tellement habitué à entendre beaucoup de bruit la journée à la clinique, que le silence l’angoisse, rien que le fait de mettre la télé la rassure, juste aussi le fait de nous voir et de voir du mouvement. C’est peut être aussi ce qui fait que la nuit elle dort bien, j’ai l’impression que pour elle, nuit = silence donc dodo long, journée = bruit et mouvement. Par exemple, à 22 h 30 je viens de la mettre au lit, il fait nuit, mais elle pleure, je demande alors à zhom de baisser la télé car on l’entendait de la chambre : ben depuis qu’elle ne l’entends plus elle dort comme un loir !
Je ne pensais pas qu’un bébé puisse être aussi « régulier »… Pourvu que ça dure !
Voilà donc les nouvelles, désolée encore de ne pas être passée plus tôt, j’essaierais de venir faire un tour de temps en temps (quand zhom me laissera l’ordi, vu que du coup il est encore en congé !).