reportage ARTE

Merci Caro :)

Point de vue de Rebecca... C'est bête hein mais je n'ose pas imaginer la peine de ce possible père si ça s'avère négatif, le test ADN...
Apparemment, il est bouleversé et brrrr ça me donne la chair de poule d'imaginer son espoirt et une possible déception...

Ptèt bien comme tu dis, que c'est la caméra qui la trouble et fausse ses émotions... (enfin... on s'y habitue à la fin non? ce reportage ne s'est pas fait en un jour donc...)

Je n'arrive pas à m'imaginer une telle recherche sans peur, sans excitation, sans joie, sans... émotions tout simplement...

Mais bon, il y a des personnes chez qui les sentiments sont trèèès difficiles à voir

Gros bizous Caro et merci pour ces résumés :)

Ce manque apparent d'émotion ressemble fort à mon attitude face à une situation où mes sentiments sont impliqués. Je parais dans ces cas là extrèmement froide, alors qu'à l'intérieur, je vis un ouragan ; alors je me méfie de ce qui paraît à l'image de la personnalité de cette jeune fille. Mais il reste le "gommage" de sa vie allemande, qui est son quotidien donc une part primordiale d'elle, et c'est très perturbant.

La prise de conscience de la petiote, comprenant qu'elle n'était pas dans le ventre de sa mère correspond plus à ce que nous vivons avec nos loustics. J'ai eu les mêmes questions des deux miens à un moment de leur vie. J'en ai eu d'autres aussi, comme tous les parents adoptifs. C'est vrai que cette dernière histoire est plus parlante pour nous.

Merci Caroline, je suis heureuse de partager avec toi ces fragments d'histoires.

brunehaut a écrit:

La prise de conscience de la petiote, comprenant qu'elle n'était pas dans le ventre de sa mère correspond plus à ce que nous vivons avec nos loustics. J'ai eu les mêmes questions des deux miens à un moment de leur vie.

Nous sommes en plein dedans, du moins en plein dans le "le bébé sortira de ton ventre". Logique, les mamans de ses petits camarades de classe sont enceintes, et la maîtresse en parle pour l'expliquer, ce qui est normal.

Donc on répète, 1 fois, 10 fois, 100 fois la même chose : "je n'ai pas réussi à t'avoir ds mon ventre, alors c'est une autre dame qui t'a eu dans son ventre, et je suis venue te chercher tout de suite". La grande chance que nous avons, c'est de pouvoir rajouter : "comme Papou".

L'arrivée de notre louloute est de plus en plus attendue, hein...

Lorène a écrit:

[Nous sommes en plein dedans, du moins en plein dans le "le bébé sortira de ton ventre". Logique, les mamans de ses petits camarades de classe sont enceintes, et la maîtresse en parle pour l'expliquer, ce qui est normal.
Donc on répète, 1 fois, 10 fois, 100 fois la même chose : "je n'ai pas réussi à t'avoir ds mon ventre, alors c'est une autre dame qui t'a eu dans son ventre, et je suis venue te chercher tout de suite". La grande chance que nous avons, c'est de pouvoir rajouter : "comme Papou".

L'arrivée de notre louloute est de plus en plus attendue, hein...

en effet ...

la suite...

Rébecca a entamé sa deuxième semaine en Corée. Elle est très prudente vis à vis de ses sentiments dans l'attente des résultats des tests ADN. Elle a été suprise de rencontrer autant de personnes susceptibles d'être de sa famille, avec si peu de souvenirs exacts sur l'abandon de leur éventuelle enfant.
Le sentiment qui domine : frustrant parce que tout est tellement flou et imprécis.
La dernière rencontre du dernier père est à mes yeux complètement stupéfiante. Jamais il ne la regarde, jamais il n'écoute ... il parle et raconte une histoire sans passion. Elle serait née d'un adultère sa mère morte lorsqu'elle était toute petite, il est revenu pour se suicider avec elle et une tierce personne a pris l'enfant pour la déposer devant l'église car l'enfant elle ne devait pas mourir. Tu prends cela comme cela, dans les dents, alors que tu es en recherche d'émotions, c'est quand même une grosse claque je trouve. D'ailleurs elle espère qu'il ne s'agit pas là de son père.
Elle ne connaîtra les résultats des tests qu'après son retour en Allemagne. Son rêve s'effondrera, puisqu'aucun test n'est positif.
Je ne sais pas comment elle aura vécu ses moments intérieurement mais, je ne sais pas du coup si ce voyage au pays des origines aura été constructif malheureusement pour cette jeune fille.
Et j'ai vraiment l'air d'insister mais j'aurais vraiment j'espérais d'ailleurs connaître ses sentiments vis à vis de sa vie en Allemagne avec ses parents. Je trouve enfin je pense que cela aurait amener une meilleure compréhension de cette recherche de cette envie de comprendre. Là, le reportage nous donne presque l'impression qu'elle se cherche une vie, une autre vie, puisqu'elle imagine même aller vivre quelques temps en Corée. C'est certainement voulu pour justement mettre l'accent sur le mal être j'en sais rien mais ça m'agace - Ah vous l'aviez deviné ?

L'autre partie du reportage nous faisait retrouver Anurhada, la petite Népalaise adoptée à l'âge de 6 ans par une allemande célibataire de 50 ans. Là on la retrouve à 9 ans, à l'approche de l'arrivée du grand frère, adopté également au Népal et âgé de 13 ans. Le rapprochement familial à commencer au Népal et là, enfin il arrive en voyage accompagné.
On les retrouve 1 an après, lui garçon très posé, calme et Anurhada toujours la bougeotte, comme au premier jour (ouf pardon). La maman a fait venir un jeune au pair d'origine népalaise pour maintenir le contact avec la langue maternelle.
Le début a été très difficile parce qu'Anurhada était très jalouse, avait un besoin immense peut être de se rassurer vis à vis de sa place, et à la fois a un comportement infantile. Et pour Dan le garçon pas l'habitude d'avoir un référent adulte comme repère, une mère quoi. Ce trop plein d'émotions, a forcemment amené des crises fortes, des crises de larmes, mais vraiment c'est une belle famille. Ils assistent à une fête de la communauté népalaise en Allemagne. Je trouve merveilleux la place enfin euh je les trouve bien dans leur basket, bien dans leur double culture, c'est à dire la culture allemande, et la culture népalaise.

Alors je crois qu'en France il serait difficile de voir arriver un "grand frère" car il est conseillé voire souhaité que l'ordre chronologique soit respecté. Premier arrivé serait considéré comme l'aîné.

éditer : elle a de la famille qui tout au long de son choix - double adoption - la soutienne (son ami) tant émotionnellement que financièrement et y sa famille est avec elle avec le coeur et prendrait si il arrivait quelque chose prendrait le relais pour les enfants. Un détail tellement important.

Arf... quelle déception pour Rebecca...
Mais d'un autre côté, oui, ça a l'air tellement froid, tellement distant...

Caroline a écrit:

Et j'ai vraiment l'air d'insister mais j'aurais vraiment j'espérais d'ailleurs connaître ses sentiments vis à vis de sa vie en Allemagne avec ses parents. Je trouve enfin je pense que cela aurait amener une meilleure compréhension de cette recherche de cette envie de comprendre. Là, le reportage nous donne presque l'impression qu'elle se cherche une vie, une autre vie, puisqu'elle imagine même aller vivre quelques temps en Corée. C'est certainement voulu pour justement mettre l'accent sur le mal être j'en sais rien mais ça m'agace - Ah vous l'aviez deviné ?

Bah tout pareil que toi! Je pensais avoir aujourd'hui plus d'explications sur sa vie en Allemagne.
Là, je ne peux m'empêcher de penser que ça s'est mal passé avec cette famille, d'où son besoin de recherches en Corée...
Alors que ce n'est ptèt pas du tout le cas!
Et oui on l'avait deviné


C'est le bonheur alors pour la deuxième partie du reportage non?
C'est ainsi que tout le monde rêve de voir se passer une adoption?

... Ah bon, on conseille de respecter un ordre chronologique? ...
Pourquoi?
Moi j'ai toujours pensé que l'on préférait pour une première adoption (euuuuuuh je dis ça mais sans méchanceté ni rien hein, c'est juste ma pensée et ptèt bien qu'elle est plus que nulle ) que l'on préférait un enfant plus petit... Et donc que c'est ptèt bien plus 'facile' par la suite d'en adopter un deuxième plus âgé...
Ca serait pour éviter des rivalités? Bah il doit bien y en avoir de toute façon non? J'pense que ça se fait d'office ça non?

Ton édit a l'air de te tenir vraiment à coeur... :)


Merci encore Caro de nous faire partager tout cela :)
Je n'ai hélas pas l'occasion de regarder cette émission mais grâce à toi, c'est comme si je la regardais
Merci

j'explique pourquoi ça m'agace le truc de Rebecca avec une petite image à ma façon :
c'est comme si tu posais un diagnostic à quelqu'un style "il a une jambe trop courte" sans regarder le corps en entier, sans comparer avec l'autre jambe, alors tu lui mets une semelle comme cela. Et elle continue à boîter. Parce que la perception n'était pas complète.

Si cela se trouve sa vie en Allemagne ne s'est pas bien déroulée et c'est pour cela qu'elle se cherche une autre vie.
Si cela se trouve sa vie en Allemagne est épanouie et elle avait juste besoin de comprendre, de voir, de ressentir au plus près sa culture de naissance, comme cela arrive quelquefois.
Et pour exprimer au plus juste son ressenti, sans voir les deux jambes, c'est impossible. Et ça n'aide pas à comprendre, ça n'aide pas à "entrer" dans l'histoire de Rebecca, et cela ne m'aide pas à comprendre la finalité puisqu'on ne connaît pas le but initial (je m'interroge encore sur ma clarté)

C'est vrai, sans les deux aspects de l'histoire, on ne peut pas comprendre les raisons de sa quête et encore moins ce qui lui trotte dans la tête tout au long de ces reportages.

En ce qui concerne l'adoption d'enfants "dans le désordre", c'est encore une fois pour calquer l'adoption sur le schéma traditionnel de la famille biologique. Or, nous avons des exemples de familles (très nombreuses) où les parents ont adopté des enfants "cassés de la vie" dans le désordre et il n'y a pas de problème particulier. Je n'ai pas connaissance de famille qui ait vécu des problèmes à cause d'une adoption sans respect des âges des enfants et de leur place dans la fratrie, mais il faut croire que cela existe puisque c'est systématiquement évoqué dans les enquêtes de l'ASE.

Encore une fois merci Caroline des commentaires que tu nous livres.

je reviens encore sur Rebecca ... quand vous trouvez que je parle trop vous le dites ein.

Bref, je me mets un peu à sa place, enfin je ... j'imagine un truc.
Cette fille semble vraiment perdue, comme amputée d'une partie de sa vie (tiens la jambe qui manque). Et cette recherche, (même si on a eu du mal à percevoir les sentiments, mais en réflechissant elle se préservait et puis cette quête y'a un truc intime en vérité donc on n'a pas forcemment envie de se livrer totalement) cette recherche donc semblait presque vitale pour elle. Parce qu'elle n'a pas une donne essentielle à son épanouissement.
Elle y est partie avec des rêves plein la tête, peut être trop fort même les rêves. Certainement trop fort. Et j'ai peur en plus, pas suffisamment préparé pour supporter toutes ces rencontres, ces histoires d'abandons douloureux qu'elle a entendu et pris pour elle par instant.
J'imagine vraiment la douleur que ce cheminement et cette issue surtout ont été, et surtout ce que cela risque de provoquer, peut être un mal de vivre encore plus important dûe à cette absence de réponse.
J'aurais vraiment vraiment - j'insiste - aimer connaître le sentiment de sa famille, l'attitude de sa famille fasse à ce désir intense de leur fille. J'espère tellement qu'ils l'ont préparé, aidé psychologiquement, qu'ils l'attendent surtout pour soulager ce nouvel "abandon" peut être d'une découverte en tous les cas.
Bon aussi elle a si je me souviens 27 ans, donc pas 10 ans et je l'espère une maturité et une force en elle pour supporter ces non-réponses certainement définitive désormais.
Je ne sais pas comment cela se passera, si Jonas un jour aura ce besoin, mais je sais qu'il me faudra être à ses côtés, peut être même plus encore.
Oui vraiment j'aurais aimé savoir si ses parents l'ont vécu comme une "trahison" ou comme une "logique". Parce qu'en fonction, elle vivra mieux avec cela, enfin supposition supposition.

Ok je me tais

En adoptant nos enfants, nous acceptons qu'un jour ils puissent vouloir trouver le premier fil de leur histoire. On ne peut le vivre comme une trahison, je crois : cela fait partie d'eux et donc quelque part de nous. Ils ont subi une amputation, comme tu l'as dit. Nous avons des infos, nous n'en avons pas... peu importe la situation, nous nous devons de les accompagner dans une recherche s'ils le souhaitent. C'est en partie pour ça que c'est tellement étonnant et dérangeant que la famille allemande soit absente. C'est un silence assourdissant. Reste à savoir à l'initiative de qui ? Rebecca ou ses parents ?

oui.
mais tout en étant les parents à part entière.
je ne sais pas comment dire cela. Il y a l'histoire d'avant adoption d'accord, et entièrement d'accord même. Mais je suis l'unique maman de Jonas même si je ne l'ai pas mis au monde.
Ce n'est pas le fils d'une autre que j'élève (j'ai pas les bons mots) et je ne suis pas non plus la 2ème maman.
Oh la la c'est pas clair.

Oui pour lui faire comprendre et découvrir ses origines.

enfin bref vous arriverez bien à comprendre ce que je veux dire.

Bien sûr que nous sommes mamans à part entière. Il n'y a aucune concurrence avec la mère de naissance.

C'est justement parce qu'il n'y aura pas d'ambigüité dans notre esprit que nous pourrons accompagner nos enfants vers ce premier épisode de leur vie pour qu'ils le découvrent.

Je ne sais pas si je traduis correctement ce que je ressens : en fait, ce que nous avons intégré, accepté et digéré (en gros que notre enfant n'est pas né de nous) ne peut pas (plus ?) nous blesser. Donc nous agissons avec plus de naturel et de spontanéité et nous nous remettons moins en question (à ce sujet là en tout cas).

Je ne sais pas... même si parfois j'exploserais bien mes ados contre un mur (pas de panique, je ne l'ai encore jamais fait !), il ne me vient pas à l'idée que je ne suis pas leur mère à 1000 % et je crois sincèrement que le fait que ce soit pour moi une évidence, fait que ça l'est pour eux.

J'ai failli être claire...

J'ai l'habitude de dirre que je suis sa seule maman, mais qu'il a une autre mère.

Le pédo-psy que nous avions renocntré était encore plus tranchant, en qualifiant la mère de génitrice, par ce qu'elle n'avait eu aucune intention d'avoir cet enfant, et que face à sa venue, elle n'en voulait toujours pas.

Je ne partage pas cette opinion. Certes, ds le cas de Pierre, elle a laissé passer le délai légal pour avorter. Mais si vraiment elle n'avait aucun sentiment pour lui, si vraiment il lui avait été indifférent, elle aurait trouvé un autre moyen pour s'en débarrasser. Ce n'est pas du tt ce qui ressort du PV d'abandon, dc...

Elle reste sa mère, c'est-à-dire elle qui lui a donné la vie.

Je suis sa maman, celle qui est présente au quotidien et qui l'aide du mieux qu'elle peut à en faire un adulte heureux.

Qd il voudra la retrouver, je l'aiderai. Cela me paraît évident.

Notre parentalité est particulière, elle a ses spécificités. C'en est une, incontestablement, que la mère ne soit pas aussi la maman.

oui mais je mets enfin personnellement une telle nuance entre maman et mère. Pour Jonas il y a Geneviève, sa mère de ventre et moi sa maman.


mais je suis d'accord avec toi Lorène.

C'est ça : nous plaçons la nuance entre la "mère" et la "maman". l'une n'efface pas l'autre, elle la prolonge, la complète, la recouvre, mais les deux doivent exister pour que l'adoption se fasse.

Notre maternité, nous acceptons qu'elle existe par l'impossibilité qu'à une autre femme de vivre la sienne, de la reconnaître.

Ce n'est pas mieux ou moins bien, c'est différent d'une maternité biologique, c'est une maternité aussi et nous sommes mamans sans équivoque.

waouh .. ouf même, bon là je l'avoue ce soir c'était un reportage très fort personnellement je l'ai trouvé bouleversant (pas triste) remuant.
Alors je m'accorde un moment pour caler le reportage dans ma tête et pas livrer trop chaud la chose et doser...
juste famille allemande : 1 enfant bio, 5 adoptés en Amérique du sud (Pérou et Brésil).
walà pour l'instant ce que je vous dis.

Les parents d'abord, un couple vraiment cool, (enfin sur le reportage ein), aimant, bien dans leur rôle de parents. Pourquoi ont-ils adopté ? Parce qu'ils sont nés pendant la guerre et qu'ils ont été placés tous deux, à un moment donné après la guerre, en orphelinat pendant quelques temps. Ensuite, ils ont été très impressionnés par la misère des pays d'Amérique Latine, d'Asie et d'Afrique. Mais ils tenaient à avoir un enfant biologique, à vivre pleinement une grossesse qui était pour eux nécessaire à l'épanouïssement même du couple. Ensuite, pour eux c'était une évidence, il fallait qu'ils fassent quelque chose pour offrir une perspective d'avenir à d'autres.

J'ai un peu omis les âges des enfants mais les plus grands ont entre 22 et 20 ans (les 4 aînés).
Alors Natasha, la fille biologique. Elle a toujours été agacée par les remarques à connotation péjorative qu'on lui faisait quand des gens prenaient des nouvelles de ses 1/2 frères ou soeurs, parce que pour elle s'était un peu comme lui volait quelque chose. Elle a de très bons souvenirs d'enfance avec ses frères et soeurs point. Elle a partagé énormément avec son premier frère, Benjamin, adopté au Pérou, avec qui d'ailleurs elle est toujours très complice et proche. Un garçon très posé.

Ensuite il y a Joshua, un peu plus de 20 ans, adopté au Brésil. Actuellement il fait son service militaire civil au Brésil, s'y épanouie pleinement (il reste 1 an) dans un jardin d'enfants qui accueille ben des enfants de milieu défavorisés. Il est heureux de connaître son pays, de faire connaissance de près avec sa culture, ses racines, surpris de la jeunesse des mamans et il sait qu'il est né dans ce même contexte : une trop jeune maman, qui travaille au service d'autres, et l'enfant en plus de couleur de trop. Il serait très intéressé de voir qui l'a "conçu". En revanche il sait combien il a eu de la chance d'avoir été adopté, d'avoir une famille qui l'aime, parce que pour lui des milliers d'enfants rêvent d'avoir une famille. Quand il est arrivé dans sa famille il était dénutri, et le changement de vie, l'apport de l'amour de ses parents adoptifs a permi à Joshua de "profiter" et de se retaper. Bref il est vraiment bien dans son histoire.

Rebecca, elle a 6 mois de moins, a été adopté un peu après, au Brésil également n'est pas la soeur biologique de Joshua mais ça n'a pas d'importance à ses yeux, ils ont été élevés quasi des jumeaux. Elle partira le rejoindre au Brésil pour 1 an également, pour travailler dans le même foyer. Elle aussi veut découvrir le pays où elle est née. Il lui sera difficile de retrouver sa famille biologique mais cela ne semble pas avoir une trop grande importance à ses yeux non plus. Cela n'apparait pas comme une quête vitale à son équilibre.

Alors les 4 premiers enfants là, sont vraiment bien dans leur vie, vraiment no souci quoi, pour les 3 aînés adoptés, ils l'ont été quasi à la naissance.

Quand Rebecca a eu 8 ou 9 ans je sais plus elle a demandé à ses parents et pourquoi pas d'autres enfants ? Donc il y a eu comme un conseil de famille et ils ont décidé d'adopter deux soeurs, mais plus grande, pour que les âges des enfants ne soient pas trop éloignés. Pour qu'il y est complicité.
Donc Sandra et Camillia, âgées de 7 ans et un peu plus de 3 ans à l'arrivée en Allemagne. Là la maman avoue que dès le premier contact, elle a senti, elle savait que ce serait plus difficile. La plus grande au premier contact, ne faisait que crier, hurler, pleurer, dire que ce n'était pas ses parents et comme dit la mère, elle n'avait pas tord.
Les deux soeurs sont très très soudées l'une à l'autre. Euh .. la personnalité des deux dernières est totalement différente des autres enfants et c'est pour les parents certainement liée au fait que elles avaient dû déjà mettre en place au Brésil des techniques de survie vitale, comme le vol, la mendicité, ou le chantage à l'émotion pour obtenir ce qu'elles souhaitaient au moment souhaité. Et tout cela en Allemagne ne leur sert à rien. C'est un sacré choc. Et elles sont donc plus difficiles, encore et toujours d'ailleurs, à encadrer, à guider dans les règles quoi, parce qu'elles ont fait un apprentissage autonome très tôt .. J'espère que j'arrive à être claire... vraiment parce que wala quoi.

Sandra a maintenant 18 ans, ne vit plus chez ses parents depuis l'âge de 17 ans. Elle a gardé des souvenirs bien ancrés du Brésil, elle est arrivé là avec un sentiment mitigé sur son adoption, même si elle reconnaît que c'est un immense service qu'il lui a été rendu, et si elle en est reconnaissante. Elle garde en tête quand même que si elle n'avait pas été adoptée oui sa vie aurait été moins belle certainement mais ...
Elle a une relation conflictuelle avec sa mère depuis toujours, a connu des problèmes de drogue, semble quant à elle un peu larguée. Elle a laissé tomber l'école et sa mère lui a demandé de quitter la maison si elle devait y rester sans rien faire ni étude ni travail. Elle dit avoir dont été mise dehors par sa mère mais apprécie de pouvoir faire ce qu'elle veut. Elle est vachement rebelle. Elle vit en appart. En Allemagne les jeunes peuvent bénéficier d'un appart si ils poursuivent ou reprennent leurs études. Là elle a l'appart mais n'a pas repris ses études.

Sa jeune soeur de 15 ans donc Camilla, très attachée à elle, fan de foot poserait également des problèmes quant à son caractère.

Je vous promets, il était fort ce reportage. Fort en plein de chose, j'espère que je n'ai rien enlevé en essayant d'oter des trucs quand même

Rassures toi, je l'ai vu et tu le résumes parfaitement bien
En le regardant Elisa (donc mon aînée) nous a harcelé pour que nous adoption un enfant... Elle sait que c'est mon (notre) rêve et j'ai bien l'impression que c'est en train de devenir le sien!!

tu n'imagines pas à quel point il m'a été difficile de le faire celui-là..

sinon curieusement, dans l'esprit d'Elisa, quand tu lui demandes "pourquoi elle aimerait que vous adoptiez", même si je sais qu'elle n'a que 6 ans ein, qu'est-ce qu'elle en dit ??

Et bien nous parlons adoption depuis la naissance de Marie (un peu + de 3 ans). Elle nous entends bien sûr en parler son père et moi... Et prend de +en+ part à la conversation, d'ailleur elle ne dit pas "si vous adoptez... " mais "si nous adoptons" (tu vois la nuance pour moi elle est primordiale).
Elle sais que nous aimerions un enfant différent physiquement de nous.
Elle est particulièrement attirée par les petits garçons afro (pour l'anecdote on a un ami qui a un petit garçon métisse, ... Elle lui a demandé une fois -au papa- si il voulait pas nous le donner!!!)...
Bref pour répondre à ta question si on lui pose la question elle répond qu'elle aimerait un petit frère que maman n'aurait pas eu dans son ventre.
si nous n'avions pas la barrière financière il y aurait bien longtemps que nous aurions fait les démarches.
Le projet mûrit de plus en plus et encore plus depuis que j'ai appris que je ne pouvais plus faire de bébé.
Pour Marie c'est différent, elle ne veut rien savoir, qu'il vienne de mon ventre ou non il est hors de question pour elle de tolérer un nouvel intru à la maison!!

Et bien moi j'ai re eu droit hier soir à "qd j'étais tt petit bébé sorti de ton ventre"...


A mon avis, il va falloir que je m'arme de patience et que je reprenne les livres pour enfants sur l'adoption, par ce que là, il ne veut pas entendre mes explications.

Et comme je le disais hier, je n'ai pas envie de passer par "maman de ventre / maman de coeur", par ce que je suis la seule maman.

Aujourd'hui, je suis sévère à la bourre, alors je prendrai plus de temps pour répondre plus tard.

Mais : Lorène, même si tu as l'impression qu'il "n'imprime" pas, tout ce que tu dis sur le sujet fait son chemin (imagine les petits rouages qui fonctionnent à tout va !). Les miens étaient les rois : ils posaient une question, j'avais l'impression qu'ils n'écoutaient pas la réponse et la même question revenait, pendant des mois, par période. En fait, ils s'assuraient que je donnais la même réponse chaque fois... (dixit un pédo-psy de mes amis... je l'aurais connu plus tôt, celui-là, j'aurais gagné du temps... et des nuits de sommeil). Puis la question de sortir du ventre de maman, c'est aussi une façon de se faire raconter encore une fois son histoire, sa différence, c'est rassurant... courage...

et pour revenir sur la question de Sylvie sur la recherche des origines, fils à moua a encore demandé son dossier, hier soir, entre la poire et le fromage... oui, tu m'en reparles en sortant de table... il est passé à autre chose et parti se coucher avec sa BD... suite au prochain épisode !

brunehaut a écrit:

Mais : Lorène, même si tu as l'impression qu'il "n'imprime" pas, tout ce que tu dis sur le sujet fait son chemin (imagine les petits rouages qui fonctionnent à tout va !). Les miens étaient les rois : ils posaient une question, j'avais l'impression qu'ils n'écoutaient pas la réponse et la même question revenait, pendant des mois, par période. En fait, ils s'assuraient que je donnais la même réponse chaque fois... (dixit un pédo-psy de mes amis... je l'aurais connu plus tôt, celui-là, j'aurais gagné du temps... et des nuits de sommeil). Puis la question de sortir du ventre de maman, c'est aussi une façon de se faire raconter encore une fois son histoire, sa différence, c'est rassurant... courage...

Et qui a expliqué à sa maîtresse que sa maman avait un bb ds le ventre ?
Bien réagi sur le coup, la maîtresse (qu'on apprécie, d'ailleurs).

Je suis tt à fait d'accord avec toi, Brunehaut, et je pense que c'est important d'y répondre sereinement (c'est mon deuxième nom, Sérénité ).

J'ai un peu l'impression que cela vire à l'obsession mais disons que je préfère que les choses soient dites. Et redites.

Ouais, Sérénité...

Histoire de compliquer un peu les choses, ici mon ex vient d'avoir effectivement un enfant bio avec sa femme (père et belle-mère de mes enfants pour que tu suives !). Mon fils essaie donc de démontrer que puisque je ne l'ai pas eu dans mon ventre et que je suis sa mère quand même, je suis aussi la mère (il a quand même ajouté "numéro deux") de sa petite soeur... dur parfois de déterminer les liens familiaux !

Tu sais, je crois qu'en grandissant nos pious remettent tout ça dans l'ordre, bien à sa place et se font leur schéma familial en fonction de ce que la vie leur a donné. La majorité des enfants ados et post-ados que j'ai rencontrés pendant que je m'occupais de l'association d'adoption se sont construits merveilleusement. Bien sûr, je n'ai pas énormément de recul puisque les plus grands ont une vingtaine d'années, mais quand même... et si ça peut te consoler (quoique, si j'ai bien compris, tu vas dans quelques mois faire partie de la cohorte joyeuse des mamans de fille), je trouve que la proportion de filles à problèmes est plus importante que celle des garçons. Sans compter les questionnements déclenchés par la naissance de leur premier enfant...

Allez, la vie est belle et on les aime. Il faut qu'on arrête de se poser tant de questions (méthode Coué...)

dernier volet donc ce soir ... ouf n'est-ce pas ?

Joshua et Rebecca se retrouvent donc au Brésil. Ils vont faire un geste très fort et symbolique pour leurs parents, ils posent pour une photo, à l'endroit même où leurs parents avaient pris les premières photos (il y a 20 ans de cela) C'est lourd de sens, tant pour eux que pour leurs parents. Joshua est retourné au foyer où il avait été recueilli, a revu la directrice qui a été très émue et heureuse de voir combien ce jeune homme était heureux et bien dans ses baskets désormais. Elle souhaiterait que tous les autres soient aussi heureux que lui. La quête de Joshua s'arrêtera là. En revanche il envisage de travailler au Brésil auprès d'enfants comme lui. Il est tombé amoureux de son pays, magnifique Brésil.

Re-petit flash back sur l'adoption des deux dernières, soeurs biologiques Sandra et Camilla, avec leur arrivée si difficile. Au départ procédure de 5 mois, puis un retour sur la décision de la justice brésilienne et il a fallu deux années de procédure pour enfin pouvoir aller chercher leur fille (donc arrivées en Allemagne à 7 ans et 4 ans). Beaucoup plus difficile, car il a fallu gagné la confiance de l'aînée. Il y a eu des problèmes d'ordre comportemental chez les deux enfants, dès le début, et les choses allaient même en s'agravant. Pour Sandra l'adaptation scolaire a été compliqué (nouvel environnement, nouvelle langue). Camilla elle est entrée en maternelle. Toutes les deux à l'école, ont eu un comportement très mal perçu, faisant forcemment du dégât. Elles demandaient nettement plus d'attention (la mère a arrêté de travailler) et les parents ressentaient comme une incapacité à toucher le coeur du problème.

Sandra est toujours à la dérive, vient d'être condamnée pour un vol et reçoit cela avec désinvolture, ..Elle est vraiment rebelle à la société en gros et peu à l'aise dans sa famille. Elle vient d'être exclue du foyer qui l'hébergeait.

Camilla, 15 ans, sans prévenir, suite au départ de Rebecca pour le Brésil, a quitté le domicile des parents après une crise et vit désormais en foyer. Elle ne s'est jamais sentie à l'aise dans "cette" famille (ses propos) Elle préfère être en foyer que chez ses parents qui pourtant se sont battus pour éviter le foyer, tellement convaincue, par l'exemple de Sandra, que c'est une mauvaise voie.
Camilla rêve de réussir dans le foot pour montrer ce qu'elle sait faire. Elle est de nouveau assidue à l'école, a de bons résultats pour prouver à ses parents qu'elle peut y arriver sans eux.


et la conclusion, distribuée par la maman puis le papa.
la maman : elle est persuadée que les deux filles étaient trop âgées lors de leur adoption, et avaient donc un énorme boulet à traîner, boulet qui pourrait affecter toute leur vie. Pendant des années ils auront tenté de panser leur blessure dont les parents avaient conscience, et ils espéraient tant que le concept familial (parents, frères et soeurs) les appaise et les aide à se poser. Elle parle aussi mais là je n'ai pas compris d'un problème de dimension génétique ... Et enfin elle dit que leur intégration c'est comme 2 charges explosives et ils auront passé des années à veiller à ce qu'elles n'explosent pas pour ne pas détruire toute la famille. Avec tristesse énorme elle conclue que le résultat est : 1 en foyer et 1 virée du foyer. Y'a beaucoup de détresse.

le père : il a une vision un peu différente. Ok pour le traumatisme éventuel de l'adoption mais il assume. Pour lui la même chose peut se produire dans une famille de conception normale, il peut vraiment y avoir des dérapages. Il serait injuste de mettre tout sur le dos de l'adoption, pour lui les parents ne sont pas maître du destin des enfants. Tout n'est certainement pas dûe à l'adoption, et il ne veut pas être montré du doigt comme échec à l'adoption.

Oui ce dernier volet était haut en émotion.
Ben voilà, j'espère que cela n'aura pas été trop long... en tous les cas, même si parfois j'ai été remuée plus que remuée même, euh j'ai vraiment apprécié ces reportages assez pesés.