De lire tous vos témoignages me donne envie de raconter mon histoire... quelque peu mouvementée mais qui se termine (ou plutôt se poursuit) super bien !
Mais pour expliquer l'accouchement, je me dois aussi d'expliquer les 8 mois et quelques (pfffff, on était presque à 9) qui ont précédé !
Alors, la grossesse démarre avec l'été : fin juin 2003, je suis enceinte.
Tout se passe bien, pas de nausée à part avec le café, début de grossesse super, mis à part une grosse grosse fatigue ... qui dure jusqu'au 4è mois... Après, j'ai pu (enfin dû
) me reposer .
Mais les choses deviennent un peu plus difficiles : à environ 20 SA, après un dîner avec des amis à la maison, je m'endors épuisée dans le divan (tout en me disant qu'il est temps que j'en parle à ma gyné... ben oui, encore aussi fatiguée après plus de 4 mois). Bref, je me réveille parce que j'ai mal au ventre. Après une heure, je décide d'en parler à mon homme, et après quelques minutes d'hésitation, on décide d'aller aux urgences (je suis de nature hyper anxieuse, et c'est rien de le dire :( ).
Arrivée là bas, une infirmière me reçoit, me regarde un peu de travers en me disant "vous êtes vraiment enceinte de presque 5 mois ? et vous le mettez où ?". Pas ma faute si ça se voyait pas, il était bien là pourtant.
Après avoir hésité en me disant "Bon, je ne sais pas s'il y a quelqu'un pour vous faire un monitoring..." (quelle c***** - y'a toujours quelqu'un dispo en salle d'accouchement), elle m'envoie au premièr où on me met un monito.
Résultat après 20 min : activité utérine. Argh
. Un médoc, encore une demi heure de monito, et là je contracte toutes les deux minutes (jamais vu un si beau tracé). Bébé était estimé à 400 gr je crois, ça voulait donc dire non pas un risque d'accouchement préma mais un risque de fausse couche...
Je vous passe les détails des heures qui ont suivis, mais j'ai passé le reste de ma grossesse allongée dans mon divan sur le côté gauche, avec médoc toutes les deux heures... un homme aux petites soins... une SF à domicile 3X par semaine pour des monito, et des contrôles toutes les 2 semaines pour voir si mon col bougeait. Pfff, vachement long : j'ai vu au moins tous les téléfilms de l'après midi 2 fois, je connaissais les "c'est mon choix" par coeur. Rythme immuable : je me levais du divan pour une douche et les trois repas par jour, et c'est tout (enfin presque hein !). Et le décompte : les 28 SA, petit soulagement. A 32 SA, l'espoir.
A 36SA et 5j, ma gynéco me dit que je dois arrêter les médicaments dans deux jours, qu'"il" est prêt et qu'il va probablement pointer son nez dans les 48 heures. Dernier médicament le mardi soir à 23h... Monitoring le mercredi soir à18h... contractions toutes les 5 minutes, mais faibles. Même chose toute la nuit (et une nuit blanche, une !). Arrivée à 6h30 le jeudi à la maternité. Je n'en suis qu'à 1,5 cm. On nous conseille de rentrer à la maison, et de revenir début d'après-midi en nous disant que c'est probablement pour aujourd'hui. Et là, la fêeeeeete : je vais faire les magasins, voir notre liste (que je n'avais pas pu préparer), acheter un nounours et deux ou trois p'tits trucs qui manquaient. Tout ça debout après plus de trois mois alongée, c'était irréel.
Bref, retour à la maternité à 13h : pas beaucoup d'évolution du col, mais mon gynéco donne par téléphone les consignes : on provoque ! J'ai eu de la chance que les contractions n'ont pas modifié mon col pendant toutes ces longues semaines, mais là, il faut agir me dit-on !
Et le temps passe, lentement, on me met la péridurale. A y réfléchir maintenant, je me dis que j'aurais pu attendre un peu. La plus grosse douleur dont je me souviens est celle de ma perf'... si si, je vous jure....
A 19 h, premier stress (en plus, pendant que le futur papa était parti manger un bout vu que ça n'avançait pas vite): je fais un malaise (chute de tension) et on perd le rythme cardiaque du BB (j'ai su le lendemain qu'il ne batait plus qu'à 50 battements minute). Ils décident d'appeler le pédiatre de garde pour l'accouchement....
Finalement, à 1h du mat (début de la deuxième nuit blanche) ça y est, je le sens au plus profond de moi, c'est le moment. On m'installe sur le dos... mais là, re-malaise... je me souviens avoir vu tout en gris et puis n'avoir plus rien vu du tout... je m'entends dire, presque de l'extérieur, "ça siffle, je ne vous vois plus" ! Ils s'y mettent à deux pour me remettre sur le côté, et c'est comme ça que j'ai accouché... Plutôt facilement finalement, avec une énergie folle, surtout quand ma gyné m'a dit : "Madame, il faut qu'il sorte à la prochaine contraction absolument". On ne captait toujours pas son coeur... Je vous assure, ça donne des ailes...
Et puis, le voilà... mais sans un cri, sans un geste, tout pâle... pas très en forme ! Le pédiatre l'embarque aussitôt, le pose un peu plus loin dans la pièce... et là, je le voyais de dos secouer mon bébé, l'aspirer....
et c'était parti pour les minutes les plus longues de ma vie. J'ai dû répéter au moins 20 fois "Mais pourquoi il pleure pas, il va bien ?, mais pourquoi il pleure pas", et avoir répondu au papa qui me demandait si je voulais savoir le sexe "non, je veux qu'il respire". On me l'a finalement posé sur moi plusieurs minutes après. Il avait repris sa respiration, ça allait...
J'ai quand même gardé une grande déception : pendant toutes ses longues semaines de grossesse, je me disais "le jour où on le posera sur moi, tout nu, juste après la naissance, ce sera merveilleux". J'ai tellement attendu ce moment... que le fait de le voir tout habillé, avec un bonnet, plusieurs minutes après l'accouchement me laisse un peu triste, comme si on m'avait volé quelque chose, un instant magique, une attente de trois mois !
Et voilà, il a maintenant deux ans ! Première année difficile, deux hospi et une opération (bénigne : amygdales, végétation et drains, mais à 14 mois), quelques craintes de séquelles... des examens "en veux-tu en voilà"... crainte de muco, crainte de problème métabolique et neurologique (dont hospi à Saint-Luc), crainte de problème neurologique dû à l'anoxie à la naissance. Mais pendant tout ce temps, mon p'tit bandit évolue, grandit, joue, rit... et dort beaucoup (il nous laisse même faire des grasses mat') !
Seul petit doute : est-ce que son retard de langage est dû à son problème à la naissance? On ne le saura sans doute jamais, mais mon bonhomme, à plus de deux ans, m'a appelé Maman (enfin 'Aman') le mois passé pour la première fois, et il m'a fait fondre...
Il est en pleine forme, la vie est belle quoi !
Voilà, j'espère que c'était pas trop long...