Pensionnat : la nouvelle école de la discipline

ce soir dans ça se discute jour après jour, à 20h55 sur France 2

"En France, chaque année, près de 250 000 élèves suivent leur scolarité dans un internat. Pendant plusieurs semaines, les caméras ont suivi les élèves et les surveillants, tous pensionnaires d'établissements aux valeurs strictes qui marient discipline et éducation à la dure".


vous en pensez quoi de ce type d'éducation ???

Cette émission est passée la semaine dernière en Belgique, il y a des moments qui m'ont vraiment brisé le coeur. Ce petit mec de 11-12 ans je crois que ses parents larguent dans ce pensionnat, il ne connait personne et est mort de trouille... drôle de manière "d'apprendre la vie"

Je suis perplexe...visiblement ça convient vraiment à certains enfants. Le mari d'une collègue y est allé toute sa scolarité et a littéralement adoré et y a trouvé son équilibre.

Si j'avais du être envoyée en pensionnat, je l'aurais très mal vécu, j'aurais considéré cela comme un abandon. Je me sentais tellement bien au sein de ma famille, dans ma maison, à l'école que quitter tout cela, je n'aurais pas compris ni accepté. Brrrrrrr

Perso, je n'ai aucune expérience. Mais j'ai des amis qui y sont allés et qui en tirent un excellent souvenir.
Au boulot, j'ai aussi eu l'occasion de rencontrer certains jeunes qui sont bien plus épanouis depuis qu'ils sont en internat.
D'autres le vivent très mal, qu'ils l'aient choisi ou non.

J'ai beaucoup de mal avec la conception même de l'internat...mis à part certains cas d'enfants très malheureux chez eux je ne peux concevoir qu'un enfant soit bien hors de sa famille...

Je dois dire aussi que d'avoir entendu ( de trèèèèès nombreuses fois vu qu'elle a la maladie d'Alzheimer) la grand-mère de Zom nous raconter combien elle avait eu du mal à vivre son arrivée au pensionnat à l'âge de 5 ans que j'en ai presque des cauchemars

Gaëlle a écrit:

Je suis perplexe...visiblement ça convient vraiment à certains enfants. Le mari d'une collègue y est allé toute sa scolarité et a littéralement adoré et y a trouvé son équilibre.

Si j'avais du être envoyée en pensionnat, je l'aurais très mal vécu, j'aurais considéré cela comme un abandon. Je me sentais tellement bien au sein de ma famille, dans ma maison, à l'école que quitter tout cela, je n'aurais pas compris ni accepté. Brrrrrrr

C'est clair.
mon frère aîné avait été envoyé en pensionnat dès la sixième parce que scolairement parlant, il était en opposition avec mes parents donc il ne faisait rien (activité extra scolaire refusée par mon père - le foot)
bref il m'avait raconté une fois que pour avoir été pris à tricher ou à faire l'idiot dans les dortoirs, il avait passé deux heures à genoux sur une règle !
il était dans un séminaire.
En revanche, il s'y était fait de très bons amis, parce que forcément, ça doit souder.

si mes parents voient cette émission, ils vont me dire que c'est la solution pour Jonas si il continue à faire le "branleur" ...
mais, jamais de la vie !!!!

Mon frere est en pensionnat en Belgique à Saint Joseph à Comines.
Ma mere l'a mis en pension parce qu'il en foutait pas une à l'école, il n'en fout toujours pas une.
Avant de le mettre en pensionnat, elle aurait mieux fait de s'en occuper et de mettre son gland de mec à la porte, je suis sure que ca aurait reboosté mon frere, mais elle préfèe SA vie à celle de ses enfants (c'est elle qui le dit).
Il n'est pas heureux d'etre en pension mais comme il dit "je préfere etre la bas au moins je supporte pas l'autre co****d" ca résume tout.
Ma mere lui manque, mon beu pere non parce qu'il le fuit comme la galle.
Maintenant, question discipline, comme il n'en a rien à foutre je ne pense pas que ca lui fasse quelque chose.
Moi je souffre de le savoir la bas, mais que faire??? Il dit etre "bien la bas" et il a plein de copains et de copines et il est bien encadré, ce qu'il n'a pas chez moi.
Maintenant, je ne pense pas que pour les enfants en difficultés scolaires ou affective ce soit la solution miracle, loin de là, tres loin meme....

Caroline a écrit:

Gaëlle a écrit:

Je suis perplexe...visiblement ça convient vraiment à certains enfants. Le mari d'une collègue y est allé toute sa scolarité et a littéralement adoré et y a trouvé son équilibre.

Si j'avais du être envoyée en pensionnat, je l'aurais très mal vécu, j'aurais considéré cela comme un abandon. Je me sentais tellement bien au sein de ma famille, dans ma maison, à l'école que quitter tout cela, je n'aurais pas compris ni accepté. Brrrrrrr

C'est clair.
mon frère aîné avait été envoyé en pensionnat dès la sixième parce que scolairement parlant, il était en opposition avec mes parents donc il ne faisait rien (activité extra scolaire refusée par mon père - le foot)
bref il m'avait raconté une fois que pour avoir été pris à tricher ou à faire l'idiot dans les dortoirs, il avait passé deux heures à genoux sur une règle !
il était dans un séminaire.
En revanche, il s'y était fait de très bons amis, parce que forcément, ça doit souder.

si mes parents voient cette émission, ils vont me dire que c'est la solution pour Jonas si il continue à faire le "branleur" ...
mais, jamais de la vie !!!!

Pas besoin d'aller en internat pour y avoir droit, hélas (ni de faire l'idiot ou de tricher ou autre hein, juste de ne pas comprendre les maths!)
Sans compter le dico en équilibre sur la tête, qui, s'il tombait, prolongeait la sentence

Je crois que je vais aller à l'encontre de quasiment tout ce que vous avez dit...

Ma fille est interne depuis septembre 2005, elle avait un peu moins de 16 ans.

Elle l'a choisi, après que nous soyons allées ensemble rencontrer les enseignants de la structure et visiter l'internat.

Elle était en échec scolaire sévère, accumulait les c************** de plus en plus graves. Sa belle-mère a trouvé une MFR (maison familiale et rurale, structure qui assure des classes de niveau très faible que l'éducation nationale n'a pas jugé bon de conserver, mettant ainsi à l'amende des enfants incapables de suivre le cursus classique) à une heure de chez nous.

C'est ma fille qui a pris la décision, je me suis contentée de l'aider à se faire une opinion en rencontrant les personnes qui le vivaient.

Cet internat n'a vraiment rien de disciplinaire. Quasiment que des filles (les formations préparées concernent surtout la petite enfance et le secteur social), mais quelques petits mâles perdus au milieu du poulailler. Des formateurs à l'écoute, des heures de sortie libres dans le bourg en dehors des cours, des visites de musées, des sorties théâtre, cinéma, voyage scolaire (une semaine à Paris l'année dernière) financé par la production des élèves (on a acheté un certain nombre de gâteaux...) une section de grandes est partie en Inde deux semaines en humanitaire... Le cuisinier passe par toutes les demandes de ces demoiselles (ma fille me pique régulièrement des recettes qu'elle lui amène, il adapte et prépare...) et dieu sait que les oukases alimentaires des ados c'est quelque chose... En échange, pas de personnel d'entretien, les ados font le ménage de leurs chambres (deux à quatre filles par chambre), ont des tours pour le service à table, pour débarrasser et mettre la vaisselle dans les machines puis la ranger quand c'est lavé, nettoient selon les planning les salles de classes et les parties communes. Et tout ça est plannifié et fonctionne comme dans une ruche. Le soir, à partir de 22 h, tout le monde est dans sa chambre, mais elles peuvent faire ce qu'elles veulent dans le calme.

Elle part le lundi matin (début des cours 10 H) et rentre le vendredi en fin d'après-midi (fin des cours 16h). Elle est en stage en gros la moitié de l'année scolaire, en changeant de thème de stage et de structure tous les trimestres. Même si elle n'est pas devenue brillante, les notes deviennent "entendables", par elle surtout ce qui est le plus important. Elle a acquis une autonomie certaine et se frotte à des ados qui ont des passés déjà lourds, ce qui lui a permis de relativiser sa "malchance" personnelle. Pour la suite, elle hésite entre poursuivre là-bas en petite enfance ou faire de la coiffure, mais il lui faut dans ce cas quitter la MFR qui ne prépare pas cette formation. Elle préfère la coiffure, mais aime bien l'internat... cruel dilemme !

En ce qui nous concerne, donc, l'internat est une réussite. Bien évidemment, c'est un internat choisi et non imposé, une structure béquille et non disciplinaire. Si l'on fait abstraction de l'internat sanction, mon expérience personnelle me conforte dans l'idée que certains enfants y trouvent leurs aises.

C'est là où je suis en désaccord avec Sylvie qui écrit que les enfants ne peuvent pas être heureux hors de leur famille ! il y a une une question d'âge (sauf carence affective grave, un enfant jeune n'appréciera évidemment pas de vivre hors du cocon familial), une question de tempérament et une situation à vivre qui peuvent tout à fait faire que l'internat, s'il est choisi, soit une bonne solution. Il n'existe pas uniquement l'internat des "choristes", il y a aussi des structures humaines !

voilà l'exemple dont je parlais brune mais toi, le vivant de l'intérieur, tu peux nous en parler, merci!
Je l'aurais très mal vécu personnellement car j'étais heureuse à la maison, bon élève et épanouie dans mon collège. Il n'y avait donc aucune raison et l'envisager aurait été un drame pour moi.
Merci de nous donner un exemple positif et qui témoigne de l'existence de structures humaines comme tu le dis!

Gaëlle a écrit:

voilà l'exemple dont je parlais brune mais toi, le vivant de l'intérieur, tu peux nous en parler, merci!
Je l'aurais très mal vécu personnellement car j'étais heureuse à la maison, bon élève et épanouie dans mon collège. Il n'y avait donc aucune raison et l'envisager aurait été un drame pour moi.
Merci de nous donner un exemple positif et qui témoigne de l'existence de structures humaines comme tu le dis!

oui et parce que c'était un choix mutuel et non une sanction et je suis contente aussi que cela se passe ainsi.

brunehaut a écrit:

C'est là où je suis en désaccord avec Sylvie qui écrit que les enfants ne peuvent pas être heureux hors de leur famille ! il y a une une question d'âge (sauf carence affective grave, un enfant jeune n'appréciera évidemment pas de vivre hors du cocon familial), une question de tempérament et une situation à vivre qui peuvent tout à fait faire que l'internat, s'il est choisi, soit une bonne solution. Il n'existe pas uniquement l'internat des "choristes", il y a aussi des structures humaines !

Merci de partager ton expérience, brunehaut en fait tu as raison je me suis mal exprimée..je parlais d'enfant dans le sens premier du terme qui concerne l'âge du rejeton en pension. Un enfant pour moi a besoin de sa famille, sauf cas extrêmes. Adolescent évidemment c'est différent et la structure dont tu parles est, avouons-le, loin de représenter la majorité des établissements du genre. A l'âge de ta fille je vivais déjà seule donc pour moi difficile d'imaginer l'internat tu vois

J'abonde dans le sens de Brune, bien que cela ne soit pas le même contexte.

Bruno a fait sport-étude rugby pendant deux ans au lycée, en internat, et il n'en a que de très bons souvenirs.

Il est certain qu'il déjà âgé (de 15 à 17 ans) et que l'internat avait une raison objective : dans ces structures, ils cumulent quasiment une journée scolaire et un gros entraînement sportif quotidien.

Mais encore une fois, ses récits de Lakanal (nom du lycée) ont tjrs bcp de succès en société (notamment la fois où ils se sont retrouvés à iolp ds la fontaine du parc de Sceaux à la suite d'un pari, et qu'ils se sont fait gauler par le surgé qui a bien évidemment appelé les parents à 1heure du mat' ...). Bon, après c'était des rugbyman, hein, pas des golfeurs.

Enfin bref, autant je ne conçois pas l'internat pour les petits, autant au-delà, si cela correspond à un choix et que l'ado s'y épanouit, pourquoi pas.

Ah merci de se témoignage, Brunehaut. Il répond à la petite voix en moi qui disait ouicmais.

Bien sûr, l'éternelle menace d'envoyer un enfant en pension, je trouve ça crétin. En l'état actuel des choses, je verrais comme une démission d'y expédier mon fils, MAIS, je crois que dans certains gros conflits à l'adolescence, ça peut être un moyen de reprendre pied, pour tout le monde. Pour l'ado de ne plus être dans l'obligation permanente de provoquer les adultes avec qui les relations sont le plus compliquées, ses parents. Pour le reste de la famille de ne plus vivre en crise permanente.

Je me souviens l'avoir conseillé à ma mère pour le dernier de mes frères. Elle ne le supportait plus, il n'avait aucune "limite" et elle venait de me dire: s'il continue, je l'envoie en internat!

Je lui avais exposé que ce serait peut-être une bonne chose, notamment pour lui, s'il ne s'agissait pas de le punir mais de lui permettre une orientation plus conforme à ce qu'il souhaitait faire. Bon, elle n'en avait tenu aucun compte et avait préféré continuer les crises "stériles", mais c'est une autre histoire (il a cessé d'aller au lycée le jour de sa majorité :no: ).

Merci de vos réactions.

Parce que le choix que nous avons fait, ou plutôt qu'elle a fait, car l'internat ne pouvait être une solution qu'à condition qu'elle le choisisse et non le subisse (comme Caro l'a souligné), n'a pas été facile à faire passer autour de nous. La famille proche si, mes parents et ceux de mon compagnon connaissaient le problème et avaient pratiqué les internats à un titre ou à un autre. Mais les amis, les collègues de travail... blanc dans la conversation quand nous l'annoncions, regards éplorés, petites phrases compatissantes... ça n'a pas été simple.

Sylvie, tu sais, je crois sincèrement qu'il y a de plus en plus de structures "en dehors" des cursus classiques, tout simplement parce qu'il y a de plus en plus de besoins non comblés à ce niveau. Et maintenant je crois pouvoir dire que de plus en plus d'établissements sont gérés comme celui où est ma fille. Je pense sincèrement que les "maisons de corrections" et assimilés dont vous parliez ne sont plus la majorité, même s'il en reste toujours trop (je ne parle pas des établissements sous contrôle judiciaire bien entendu).