Plusieurs personnes m'ont demandé mon témoignage sur le poids et la gestion que j'en ai faite, je me lance!
désolée par avance d'être longue!
J'ai toujours été ronde... mais pas comme ça... Disons qu'à 18/20 ans je faisais 70 kgs : petites rondeurs, assumée, sans trop de honte..; j'étais bien et me sentais bien...
Puis de périodes de "ça va moins bien" en périodes de "ah, ça va bien, je peux manger, après tout, c'est pas si grave", en passant par des périodes de "bon, là, j'ai envie, pour le poids, je verrai plus tard...", je suis finalement montée beaucoup, beaucoup plus haut en 10 ans.
Bon, bref. j'ai jamais eu de vrai souci avec ça... J'ai pas vraiment de pb pour me montrer (je monte sur scène, je "dirige" une équipe, je vais à la piscine sans problème, dehors, bref... ça va.
) Pas parfait car j'y pense quand je sais que les autres me voient, mais j'arrive à ne pas trop soufirir à l'idée de l'image que je renvoie... j'ai rencontré MrLG vers 22 ans, on est tout de suite resté ensemble, et il m'a toujours acceptée comme ça... Bref : amoureuse, sentant que je plaisais, certainement que tout cela a contribué au fait que je ne prenne rien en main!
Avec Evane, j'ai eu des envies très très pesantes de "la maman parfaite" : celle qui assume son boulot, qui continue à militer, qui continue à tout gérer nickel la vie parisienne à 100 à l'heure + qui a des relations parfaites avec sa fille : jeux, promenades, toussa.
la réalité, c'est que quand tu ne pèses pas loin de 150 kgs, tu peux pas courir après le bus, tu peux pas faire mon travail parfaitement et sans souffrir, puisque j'ai du travail de terrain...
quand tu te promènes, tu dois penser et prier pour trouver un banc tous les 15 minutes de promenade, tu peux pas envisager une ballade à vélo sans vérifier que ça va pas trop monter, ce genre de choses... Quand on habitait en appart, j'arrivais en haut en crachant tout ce que je pouvais cracher, rien qu'avec les 6 petits kilos de Evane sur les bras... :no:
Alors avec l'arrivée de Evane, j'ai pris un coup de flippe. Celui de ne pas avoir les moyens physiques de mener ma vie avec elle comme je l'avais rêvée.
Donc, j'ai décidé d'arrêter les affamements (
j'emploie les mots que je veux!), parce que j'avais grossi tout simplement en reprenant 2 fois ce que j'avais perdu. puis avec toujours l'idée "au point où j'en suis, autant pas me faire chier avec ce repas là, ça va rien changer"... pas de traumatisme, je veux dire, qui m'a fait grossir d'un coup. Juste une certaine "décontraction" ou "occultation du pb".
ça a déjà été un trèèèès grand pas que de me dire "ben si Anne, doit y'avoir uen explication, on pèse pas 150 kgs comme ça sans raison! ". Parce que moi, longtemps, je n'ai pas vu le problème. je remettais à plus tard uen prise en main, tout simpelemnt, en me disant que ce n'étais pas difficile, que je verrais plus tard... :|
une fois l'évidence accepté, Rv avec un Dr du GROS. je voulais avoir un discours plus cohérent sur les régimes, et pas réentendre les mêmes discours ...
J'ai eu une bonen surprise, et surtout un très bon contact avec ce Dr :
" bon, je vous ai écoutée, vous m'avez l'air sensée, sure de vous, de ce que vous souhaitez, votre vie est installée... je pense que vous avez déjà entendu 200 fois le topo sur le comportement à avoir..."
on a vite vu que la size acceptance n'était pas pour moi.
Impossible même à imaginer pour moi. Je voulais "changer", je pas "netamer un travail pour accepter ce que j'étais". Question d'état d'esprit à ce moment... mais pour moi, cela ne convenait pas...
Pas donc de rééquilibrage alimentaire (dans le sens d'une grille avec ce que je dois manger, des équivalences dans les aliments, toussa) non plus.
déjà entendu, et puis je sais tout. le probème n'est pas mes idées fausses sur ce que contiennent les aliments, mais le fait que je les avale, quoi!
Donc : plan d'attaque personnalisé, assez hallucinant par rapport à ce que je m'attendais à entendre dans la bouche d'un Dr!!!
alors voilà. ce qu'il m'a proposé, c'est de trouver un aliment-défouloir.
hé oué, KEUKALAÏTE!
(en vrai au début ça a été le café, mais après je faisais les pieds au mur en permanence!
)
et d'en boire comme une tarée. un stress, un coca, un ennui, un coca, un "jsépakoifayréssijmangéduchocola" : un coca...
le coca , d'abord j'adore ça, ensuite ça coupe carrément la faim, enfin, ça se conserve nickel!
Bref : coca à tous les repas... et marche à pieds (genre je descends uns station plus tôt) et piscine (longueurs pépère) et... last but not least : admirage permanent de ma louloute : quand elle dort, quand elle sourit, quand elle marche, toussa, pour me motiver!
bref, pas le plan du "il faut faire ça pour soi", juste le plan du "je me dis pourquoi je le fais : c'est seulement pour moi dans le sens que JE veux être une maman géniale et que POUR MOI, ça passe par être plus mince, et pouvoir courrir avec ma fille".
Beaucoup d'analystes bondiraient... moi ça a marché.
je suis descendue assez lentement, mais sûrement, avec des paliers... Avec , tout seul, sans que j'y pense, un rééquilibrage automatique de mes repas, puisque je me snetais plus sereine... Le coca; c'était "le moment plaisir" sans complexe qui me permettait de me détendre face à la question e l'aliment.
Je me fixais aussi des palliers, et je me faisais un plaisir une fois atteints. 'petit cadeau, coiffeur, ce style de trucs...)
Par exemple, j'ai du me poser, des fois, pour analyser ce que je ressentais. Et des fois où je me disais "j'ai faim" (et donc que j'allais manger, puisque je faisais gaffe à rien), en m'arrêtant deux secondes, en me concentrant, je me rendais compte que j'avais soif!
ça peut vous paraitre bizarre, mais j'en étais là, quoi : je ne savais tellement pas écouter mon corps que je pouvais confondre faim et soif!
le coca-plaisir, c'était un moyen de "tranquilliser" ma réflexion, pour mieux écouter mes sensations...
Comme tu te fais plaisir, tu ne te restreints sur rien, tu es plus "open" plus disposée à te concentrer sur tout cet amas d'infos et de sensations autour de ton poids... Et tu le démèles, l'amas!
C'est en buvant un coca les pieds sur la table du salon que j'ai vraiment pris le temps d'écouter ce que c'était exactement comme douleur, la faim. C'est avec ce coca à la main que j'ai réussi à différenceier faim de soif, car, à l'aise avec mon coca que j'apprécie, j'ai pu me poser tranquillou pour y penser, sans me flipper avec les "haaaaaan, spabon de boire au gout sucré gna gna gna haaaan, spabien, tu viens de manger du Savane!"
c'est en buvant tranquille un coca sur un banc au parc, avec Evane qui roupillait dans la poussette que j'ai réfléchi aussi à mon comportement : comment, seule, je pouvais me contenter d'uen grosse casserole de pâtes au ketchup, parec que pas envie de faire mieux... et que je me remplissais le ventre comme ça... C'est avec ce coca que j'ai commencé à me demander si vraiment, j'avais le goût des choses parfumées, délicatement parfumées... Je me souviens avoir eu envie à ce moment de me faire un thé à la fleur d'oranger, juste parce que j'étais bien, et que ça, ça me rappelait Baptcha en Pologne quand j'étais petite, sur le seuil de sa porte...
Depuis noël environ, je n'ai plus bougé. mais les chiffres sont là : j'ai perdu 40 kgs!
plus descendue car je mange beaucoup (fatigue, notamment... au boulot) mais sans plus faire attention, je n'ai pas regrossi.
je sens parfois que je perds contrôle... et que je perds de ce que j'ai acquis. je me rends compte maintenant que ces nouveaux trucs que j'avais acquis, je les oublie...
je ne vais plus voir le Dr depuis mon déménagement (plus près mais trop galère en transports). j'ai été en voir uen autre du gros, qui fait payer trop cher... pas que le coût soit insurmontable, juste que moi, j'ai juste besoin de "parler" de ça... alors payer 65 euros pour juste avoir un endroit où dire "ça va, RAS", même si j'ai vraiment besoin de le dire pour que ça continue, ben ça ne me permettait pas d'etre sereine, quoi!
J'ai envisagé un temps de m'inscrire à weight-watchers : car une réunion par semaine, même sans suivre leur régime, ça me faisait un endroit fixe et régulier où aller dire chaque semaine "oui, ça va". J'avais besoin de ce type là de suivi : en parler pour "mesurer"...
un temps, une froumeuse (qui le dira si elle le souhaite
)m'a aidée à ça, car elle était aussi demandeuse de ce type d'échnages, et nous nous rendions ainsi service, via MSN... Puis on s'est un peu éloignées, manquant de temps pour ça...
je veux perdre encore au moins autant. peut-être que je n'y arriverai jamais, mais encore une fois, je ne veux pas pour l'instant entendre parler de size acceptance. Alors je vis avec un objectif, peut-être que je l reverrai à la baisse, mais pour l'instant, je le formule comme ça. Et je vis avec assez sereinement, en fait!
Les douces sirènes des régimes faciles (faciles car rapides!) (comme celui de ma copine qui tente la diète protéinée) me tentent parfois, mais je sais qu'il vaut mieux poursuivre dans cette voie que je me suis fixée. ce n'est pas uen rééducation à proprement parler, mais ça en est les premisses : je commence à un peu mieux écouter mon corps...
J'ai conscience que c'est MA façon de gérer. car moi, mon objectif, ça a été de sortir des 150, j'ai réussi...
mais je n'ai pas vraiment fait de rééducation, puisque ce qui a été fait est venu de lui-même!
pas de volonté de rééquilibrer. si un jour je voulais me tremper des krema dans mon café, ben je le faisais, et sans penser rattrapper par autre chose...
donc je sais, que même si j'arrive comme ça à mon poids acceptable pour moi, rien ne sera arrangé du fond du problème : restera que je bouffe n'importe comment!
MAIS ça fait 6 mois que j'ai rien repris, et je suis bien comme ça, avec mes repas pourris, mes kinder et mon cocalight. j'envisage le reste (i.e. le rééquilibrage et le tout comme il faut faire) comme un second combat, uen fois passé celui du + de 100 kgs!
c'est peut-être plus dur comme ça, mais c'est la façon qui me va à moi.
evidemment qu'elle pourrait être destructrice pour d'autres, qui doivent travailler sur le fond pour changer les poids. Moi, perso, ça n'a jamais marché!
Voilà ce que j'ai vécu moi!
je suis maintenant en train de recommencer, de me re-poser sur certains points, afin de reprnedre une descente. La première a finalement été très rapide (40 kgs en 6 à 8 mois!) je n'espère pas aller aussi aussi vite... juste continuer à le vivre sereinement, efficace, mais apaisée!