Des interdits alimentaires pendant l'allaitement?

Non, promis, je ne reparlerai ni de chou ni d'asperges...

Mais ces trucs dont on est privées pendant la grossesse, comme les sushis par exemple... ça donne quoi lorsqu'on allaite?

Il faut continuer à s'en passer ou on peut s'en donner à coeur joie?

ça fait un moment que je cherche la réponse sans trouver...

de ce que j'en sais on dit d'éviter les aliments allergisants pendant l'allaitement mais les saletés genre listériose et salmonellose ne passent pas dans le lait maternel

J'ai l'impression qu'une fois que bébé est né tout est permis (si pas d'allergie au lait toussa comme Markus par exemple) avec quand même une attention particulière à la qualité de ce que l'on mange: fraîcheur toussa. Par rapport à la toxo etc, ça n'importe plus j'imagine puisque ça concernait le développement du foetus.

Samedi, une amie enceinte m'a quand même expliqué qu'en allaitant son fils, elle avait mangé un curry et qu'ensuite, son bébé avait hurlé pendant 24h. Il avait du reflux et elle pense que son curry n'a rien arrangé mais était-ce vraiment ça?

Gaëlle a écrit:

J'ai l'impression qu'une fois que bébé est né tout est permis (si pas d'allergie au lait toussa comme Markus par exemple) avec quand même une attention particulière à la qualité de ce que l'on mange: fraîcheur toussa. Par rapport à la toxo etc, ça n'importe plus j'imagine puisque ça concernait le développement du foetus.

Samedi, une amie enceinte m'a quand même expliqué qu'en allaitant son fils, elle avait mangé un curry et qu'ensuite, son bébé avait hurlé pendant 24h. Il avait du reflux et elle pense que son curry n'a rien arrangé mais était-ce vraiment ça?

Effectivement une fois le bébé né on peut remanger de tout, certains disent même de ne rien écarter, que si le bébé n'apprécie pas il le fera vite savoir (comme le bébé de ton amis Gawele qui n'a pas du apprécier le curry effectivement )

Gaelle, je n'en doute pas que le curry y soit pour quelquechose... quand j'en mange j'ai l'impression que meme ma transpiration sens le curry

sinon, je ne m'interdisait rien sauf l'alcool proche des tétées ... j'évitais les trucs trop fort car ça altère le goût de lait et aussi parce que titounou était légèrement atopique!

Et bien, les seuls interdits sont l'alcool et certains médicaments dont les principes actifs passent dans le lait.
Pour tout ce qui est épices... Ils parfument un peu le lait, maispar exmple, manger pimenté ne rendra pas le lait pimenté

moi a part evidement alcool et medoc comme l'a dit Cathy, j'evite de manger trop d'ail.

Pour Titouan : aucun interdit (même un petit verre de temps en temps)
Pour Aliaume, il avait une intolérance aux PLV, donc pas de lait de vache pendant un bon bout de temps.

myrtille a écrit:

Gaelle, je n'en doute pas que le curry y soit pour quelquechose... quand j'en mange j'ai l'impression que meme ma transpiration sens le curry

C'est pas qu'une impression, c'est très fréquent !

Beaucoup des mamans originaires de pays d'afrique que j'ai rencontrées pendant ma formation se faisaient apporter à manger à l'hopital ou la clinique parès l'accouchement par leur famille. De bons plats avec des tas d'épices très parfumées et colorées !! Pour preuve le lait était parfois orangé

Cathy a écrit:

Pour preuve le lait était parfois orangé

Je ne supporte pas les épices et ce n'est pas le chocolat qui colore en orange pourtant mon lait est orange aussi en début d'allaitement, c'est rigolo!

J'ai peut-être du sang africain aussi, allez savoir

Pas d'interdits ici non plus mais une attention particulière les premières semaines quand collique...

Anecdote : Emeline, collique terrible, je surveille et repas équilibré (ok +/- )... une copine me dit en riant : fais gaffe au nutella, déjà enceinte elle avait le hocquet quand tu en mangeais... ah ah ah me dis-je mais finalement... qui ne tente rien n'a rien et je teste....... à mon grand désespoirrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr, ma fille se tappait des coliques monstrueuses à cause......... DU NUTELLA!!!!!!!!! Dès que j'en mangeais une tartine, bingo de chez bingo! Je ne l'ai allaité que 6 mois et oufffffff, sa frangine supportait tout!

Sinon, je ne mange aucune cacahuète pour ma part durant l'allaitement mais je m'offre aussi une bière légère parfois (j'adore la kriek et la pécheresse ) et tout est ok.

Aucune interdiction si ce n'est de voir comment va bébé et son bidou... je me souviens que bb1 c'était les tomates, tout à base de tomates et assez étrangement pour un enfant, jusqu'à 6 ans, ma fille refusait la moindre chose à la tomate cuite (soupe, spaghetti, ravioli, pizza, lasagne etc...), je pense que nos enfants nous expliquent très vite ce qui est bon pour eux.

Gros bisous

pour celles que ça intéresse:

Influences de l’alimentation de la mère sur la composition du lait maternel
Christina De Schepper, animatrice de La Leche League

Juin 2007


De nombreuses études ont été effectuées sur la composition du lait humain et les variations liés au statut maternel et à son alimentation. Ces études ont démontré la grande stabilité de la composition du lait maternel, même si les habitudes alimentaires sont très différentes. Le taux des principaux constituants du lait hu main, les protéines, le lactose, le cholestérol et le calcium, est peu affecté par l’alimentation de la mère. De manière générale, une carence chez la mère ou un excès d'apports auront peu d’impact sur la composition globale du lait. Notons par ailleurs que l’on ne peut comparer les laits industriels pour nourrissons au lait maternel à partir du taux de leurs différents composants. En effet, la forme moléculaire de ces composants, leurs interactions et leur biodisponibilité jouent un rôle essentiel dans leur assimilation par le bébé.


Le passage des molécules dans le lait maternel et leur temps d’élimination

Le passage des molécules dans le lait maternel dépend de leurs caractéristiques physico-chimiques : leur taille, leur solubilité dans l'eau ou dans les lipides, leur niveau d'acidité, leur taux dans le sang, le temps nécessaire à leur élimination. Certaines molécules passent rapidement dans le lait. Dans le cas de l’alcool et de la nicotine, par exemple, c’est dans la demi-heure qui suit la prise. Les molécules aromatiques, qui donnent l'odeur et le goût aux aliments, passent généralement beaucoup plus rapidement que des molécules plus grosses comme certaines protéines ou les acides gras. Globalement, on peut estimer qu'une bonne partie des molécules étrangères qui passent dans le lait s'y retrouvent dans les 2 heures qui suivent l'absorption par la mère.

En cas de réaction allergique ou d’intolérance de l'enfant à un aliment consommé par la mère, il est important de savoir que la persistance ou non d’une molécule dans le lait dépend des mêmes facteurs qui font qu'elle y passe. Cela peut aller de moins d'une heure à des dizaines de jours suivant la demi-vie de la molécule en question. Par ailleurs, une molécule prendra plus ou moins de temps pour être éliminée du corps de la mère quand elle a cessé de la consommer. Certaines molécules sont éliminées ou détruites très rapidement, alors que d'autres peuvent persister très longtemps. On constate généralement une amélioration significative quelques jours après l’élimination totale du produit en question de l’alimentation maternelle. Mais il faut attendre au moins 2 à 3 semaines avant d’être certain que l’éviction alimentaire a eu un résultat ou non, et il faut également être sûr que le produit a été complètement éliminé (il peut faire partie des ingrédients d'un autre aliment).


Taux lacté des graisses et des protéines

Les lipides représentent la source la plus importante de calories dans le lait humain. Leur présence dans le lait maternel est étroitement liée à l’alimentation de la mère ; ils sont de loin la classe de nutriments qui présente les variations les plus importantes. Les acides gras représentent une source essentielle d'énergie pour l’enfant, et jouent un rôle important dans la constitution des membranes et des tissus nerveux. Le lait maternel est riche en acides gras essentiels à longue chaîne, et contient du DHA, un acide gras important pour le développement de l’enfant. Par ailleurs, le lait maternel fournit un ensemble d’enzymes qui facilitent la digestion des graisses et leur assimilation par l'enfant, compensant ainsi l’immaturité pancréatique de ce dernier. Même si la teneur en graisses du lait maternel peut varier, l’enfant reçoit généralement les calories dont il a besoin. En effet, les mères qui ont un lait pauvre en graisses ont généralement une production lactée plus abondante que les mères qui ont un lait riche en graisses. Le lait de mères ayant accouché prématurément est plus riche en acides gras polyinsaturés à longue chaîne, et donc mieux adapté aux besoins plus importants des bébés prématurés. L’alimentation de la mère peut jouer un rôle majeur sur la qualité des lipides présents dans le lait maternel ainsi que sur le taux lacté de certaines vitamines liposolubles. Ces variations qualitatives pourraient augmenter le risque d’obésité chez l’enfant. En particulier, les acides gras en oméga-6 sont de puissants promoteurs de l’adiposité, et l’exposition de l’enfant à des taux trop élevés pourrait constituer l’un des facteurs responsables de l’augmentation actuelle de l’obésité.

Le taux de protéines dans le lait humain est l'un des plus bas parmi tous les laits de mammifères, ce qui correspond à la croissance staturale beaucoup plus lente du petit humain par rapport à celle des autres petits mammifères. Les protéines jouent un rôle nutritionnel, mais la plupart sont aussi ou surtout des facteurs immunocompétents, des facteurs de transport pour les vitamines, des hormones et des enzymes.


Statut maternel et taux lacté de micro-éléments

Dans l’ensemble, le taux lacté des minéraux (entre autres le fer, le calcium, le magnésium, le phosphore, le sodium et le potassium) est très stable car il varie peu en fonction de l’alimentation de la mère et de ses réserves, même si celle-ci prend des suppléments. De plus, leur biodisponibilité dans le lait maternel est optimale. Le fer est présent dans le lait maternel à faible dose, mais il est facilement assimilable par les bébés, contrairement aux suppléments de fer trouvés dans des aliments préparés. Le cycle menstruel de la mère allaitante ne reprend généralement pas avant quelques mois voire plus, surtout si celle-ci allaite son bébé à la demande. Cela lui permet de conserver le fer qui serait autrement perdu tous les mois, contribuant ainsi à maintenir son statut pour le fer. Si les apports maternels pour ces minéraux sont insuffisants, la mère puisera dans ses propres réserves, ce qui pourra alors provoquer une carence chez elle.

Le taux lacté des vitamines A, B1, B2, B3, B6, B12, C et D, de l’iode, du zinc, des folates et du sélénium, varie en fonction des apports maternels, et peut ainsi être trop bas si la mère est carencée. Par exemple, un régime végétarien ou végétalien déséquilibré et carencé en vitamine B12 peut avoir un impact néfaste sur le développement du bébé. Le taux lacté de vitamine E est au contraire peu affecté par l'alimentation de la mère. Le taux lacté de vitamine K est également peu affecté par les apports alimentaires de la mère, mais une supplémentation maternelle de 5 à 20 mg par jour permettra d'augmenter son taux dans le lait de façon significative. En revanche, une supplémentation maternelle de vitamine C modifie peu son taux lacté.


Conclusion

Il est évident qu’il est préférable que les mères allaitantes, tout comme le reste de la population, consomment des aliments variés et de bonne qualité. Toutefois, le taux de la plupart des composants du lait maternel est peu modifié par les variations de l'alimentation maternelle. Les recommandations internationales n'imposent pas de suivre un régime particulier ou d'éviter certains aliments aux femmes qui allaitent et la très grande majorité des mères produiront généralement un lait de quantité suffisante, et de qualité supérieure à n’importe quel substitut au lait maternel.