La violence au quotidien...vos réactions?

Avec les malades à la maison j'ai oublié de vous raconter une expérience pénible vécue vendredi dernier....et j'aimerais connaître vos réactions sur la question par la même occasion...

Je vous plante le décor...Nous sommes avec Minimiss, en voiture, nous partons rejoindre le parking sur lequel nous avons rendez-vous pour récupérer Fiston de retour de sa semaine en classes vertes. En manoeuvrant pour se garer zom et moi remarquons très vite un couple assez énervé et là je vois clairement l'homme lever la main sur sa femme, main qui retombe de plus en plus lourdement...zom me dit de m'éloigner avec la puce, ce que je fais, évidemment rapidement.
Il voit alors la femme tituber, tomber, et l'homme la frapper à terre à coups de mains, de pieds sous les yeux d'au moins 50 personnes qui ne bougent pas....et quand zom s'interpose la réaction des gens est...de s'énerver sur lui en disant qu'il ne devait pas se mêler d'affaires privées d'autres sont sortis de leur voiture pour féliciter zom bien après

Nous ne pouvons rester sans réaction dans des cas pareils, tous deux très sensibles à ce genre de violence au quotidien qui revêt au final trop de banalité aux yeux de certains...et vous qu'en pensez-vous?

PS: fin de l'histoire: nous avons appelé la police, arrivée assez rapidement, qui a ..... grondé l'homme en question qui est reparti, en nous provocant, sa femme tremblante au bout de sa main

J'ai du mal à rester sans rien faire.
Sauf que très souvent, je ne fais pas le poids face à des brutes et malheureusement, je m'abstiens d'intervenir.
De même, lorsque je suis avec Juliette, je n'interviens pas.
Mais il m'est déjà arrivé d'engueuler vertement des "violents".

Pareil que Mmedoel, avec Pierre je n'interviens pas.

Mais sinon j'interviens, heureusement, ce n'est pas très fréquent, enfin je ne l'ai que peu vu.

Mais mon père s'est battu avec un type qui avait collé une grande claque à un boubou de 2 ans ds sa poussette, devant les grands magasins.
Comme il lui faisait remarquer qu'il devait lui manquer une case, l'autre a répondu que c'était lui qui élevait ses enfants et genre "mais on peut s'arranger tous les deux". Dommage pour lui, il a morflé. Normal, quoi.
Mon père le dit très bien : c'est pas un intello, il est très sanguin. Comme le type ne comprenait pas sa première phrase (très claire pourtant, il y avait "abruti" dedans ) et qu'il était agressif avec lui... Sanguin.

Le prb c'est que ça soulage mais que je ne suis pas sûre que l'abruti ne recommencera pas.

c'est un sujet très sensible...

Seule je pense que dans ce genre de situation j'interviendrais, mais si j'étais avec mes puces, j'ai un peu honte à le dire mais je partirais dans le sens opposé, trop peur que l'on puisse s'en prendre à elles, ou à moi ce qui les laisserait sans défense.

Ca me fait penser à 3 anecdotes:

La première est arrivée à mon papa, une scène de ménage devant chez lui, l'homme se met à battre sa femme.
Papa sort de la maison, et se met entre l'homme et la femme. Les deux se sont mis à le frapper en disant qu'il devait se mêler de ce qui lui regardait... Il a juré de ne plus jamais intervenir en cas de scène de ménage!

La seconde c'est à moi. Nous étions une bande de copains quand j'étais jeune. Assez "visibles" car fans de death métal, donc au look "pas commun" on va dire. Après une répétition du groupe, on discutait justement de la violence et de la non réaction des gens. On a alors décidé de faire un test: devant le café ou on répétait, sur une place assez fréquentée, un copain (1m90, 150kg) m'a attrapée et collée au sol et s'est mis à faire semblant de me frapper(dc'était très crédible) , PERSONNE n'a bougé, les gens regardaient, fuyaient, mais aucun n'a fait un geste pour m'aider, même pas appeller la police... c'était hallucinant!!

La dernière est arrivée à ma soeur et moi. Elle avait 17ans, moi 15ans, nous étions avec 2 amies du même âge que nous, nous sortions du cinéma. Dans une rue très fréquentée 3 jeunes se sont approchés de nous et ont arraché la chaîne en or que ma soeur avait au cou, puis se sont sauvé dans un parking. Ma soeur était très paniquée, et nous avions beaucoup de difficulté à la calmer. Et bien là encore des adultes passaient à côté de nous, sans broncher, sans même venir nous demander si nous avions besoin d'aide...

Je n'ai jamais été témoin de ce genre de scène, mais je pense que je ne pourrais pas rester sans rien faire... Bon évidemment pas si je suis avec mon fils, heu dans ce cas là, je préviendrai la police, juste.

Moi je trouve ça hallucinant, un mec qui tape sur sa femme déjà et qui le fait devant du monde, comme ça, genre c'est normal...

Enfin, quand on sait que dans certains pays on peut se faire violer ou se faire tuer dans le métro devant tout le monde sans que personne ne bouge un orteil...

Ralala je suis incapable de faire semblant de rien face à ce genre de situation alors si je suis avec mes enfants, je crie ou je klaxonne très fort, ce qui arrête souvent les gens dans leur colère.
Par contre, seule, j'ai déjà échappé de justesse à de sérieuses claques

On a beaucoup parlé du fait que les gens ne sont pas intervenus lors du meurtre de Jo Van Hoslsbeek, un gamin sans histoire de 17 ans qui s'est fait tuer pour un mp3.

Honnêtement, je vois deux gars d'1m90 qui commencent à se bagarrer, avec mon mètre 57, je ne me mets pas au milieu (ça sert à rien, les coups passent au-dessus de ma tête).

Et la police ne se déplacera pas si je leur dis "il y a deux ado qui se disputent".

Maintenant, un gars qui fout une torgniole à son gamin sur le parking d'un supermarché, là, c'est autre chose

Le frère de Luc a un jour cassé la vitre d'une voiture dans laquelle une jeune femme se faisait très violemment agresser par un type.

Il s'est fait hurler dessus....par la bonne femme

Ca donne très envie d'intervenir par la suite.

Gaëlle a écrit:

Le frère de Luc a un jour cassé la vitre d'une voiture dans laquelle une jeune femme se faisait très violemment agresser par un type.

Il s'est fait hurler dessus....par la bonne femme :roll:

Ca donne très envie d'intervenir par la suite.

Ben oui voilà c'est ça quoi...

J’ai du mal à intervenir « physiquement », en fait être témoin de violence me fait vraiment perdre tous mes moyens, je tremble comme une feuille, je me sens vraiment physiquement mal, je panique vraiment. Mais rester indifférente ça non, il y a toujours un truc à faire (prévenir qui de droit, s’occuper de la victime, noter des infos qui pourraient être utiles), mais m’interposer…je ne me crois pas capable (sauf violence envers des enfants, je crois que là je pourrais).
Ce me rappelle un truc pendant ma grossesse, mes parents ont des voisins…hum…spéciaux (plutôt genre groseilles, mais groseilles pas sympas du tout du tout). Ils ont une petite fille de 3-4 ans. En été, ils faisaient un bbq dans le jardin et la petite fille s’est mise à pleurer pour je ne sais quelle raison (genre, elle voulait du ketchup ou un bête truc comme ça). Son père lui a hurlé dessus, mais vraiment d’une façon ignoble « Tu va la fermer maintenant oui ». Rien que ça, je tremblais comme une feuille (bon, à ma décharge, j’étais enceinte ). Bref, j’ai vraiment vraiment du mal à garder mes moyens et mon sang froid dans ce genre de situation.
Souvent, par après, je me dis « j’aurais dû…ceci ou cela », mais sur le moment, je suis paralysée.

katja a écrit:

Gaëlle a écrit:

Le frère de Luc a un jour cassé la vitre d'une voiture dans laquelle une jeune femme se faisait très violemment agresser par un type.

Il s'est fait hurler dessus....par la bonne femme

Ca donne très envie d'intervenir par la suite.

Ben oui voilà c'est ça quoi...

Euh oui, d'accord, mais bon, peut-être que pour la seule nana qui elle sera contente, ça vaut le coup.

Lorène a écrit:

katja a écrit:

Gaëlle a écrit:

Le frère de Luc a un jour cassé la vitre d'une voiture dans laquelle une jeune femme se faisait très violemment agresser par un type.

Il s'est fait hurler dessus....par la bonne femme

Ca donne très envie d'intervenir par la suite.

Ben oui voilà c'est ça quoi...

Euh oui, d'accord, mais bon, peut-être que pour la seule nana qui elle sera contente, ça vaut le coup.

je ne voulais pas dire que ça justifiait qu'on n'agisse pas bien entendu mais c'est assez surprenant de se faire insulter par une personne qu'on veut aider. Ca pose vraiment question.

françoise1973 a écrit:

J’ai du mal à intervenir « physiquement », en fait être témoin de violence me fait vraiment perdre tous mes moyens, je tremble comme une feuille, je me sens vraiment physiquement mal, je panique vraiment. Mais rester indifférente ça non, il y a toujours un truc à faire (prévenir qui de droit, s’occuper de la victime, noter des infos qui pourraient être utiles), mais m’interposer…je ne me crois pas capable (sauf violence envers des enfants, je crois que là je pourrais).
Ce me rappelle un truc pendant ma grossesse, mes parents ont des voisins…hum…spéciaux (plutôt genre groseilles, mais groseilles pas sympas du tout du tout). Ils ont une petite fille de 3-4 ans. En été, ils faisaient un bbq dans le jardin et la petite fille s’est mise à pleurer pour je ne sais quelle raison (genre, elle voulait du ketchup ou un bête truc comme ça). Son père lui a hurlé dessus, mais vraiment d’une façon ignoble « Tu va la fermer maintenant oui ». Rien que ça, je tremblais comme une feuille (bon, à ma décharge, j’étais enceinte ). Bref, j’ai vraiment vraiment du mal à garder mes moyens et mon sang froid dans ce genre de situation.
Souvent, par après, je me dis « j’aurais dû…ceci ou cela », mais sur le moment, je suis paralysée.

Je vis les choses comme ça aussi. C'est idiot mais je suis totalement paralysée. J'ai peur.
Sauf quand je suis vraiment scandalisée et que ça concerne des enfants.
L'an dernier, quand nous vivions encore dans l'appart, une de mes voisines (groseille aussi) hurlait une fois de + dans la rue.
Curieuse comme pas deux, je suis allée voir et là je l'ai vue hurler, cracher sur sa fille de 16-17 ans et l'insulter car elle sortait avec un marocain. Elle CRACHAIT sur sa fille!! La traitait du pire.
J'étais horrifiée.
Et ce qui m'a le plus choquée c'est que sa plus jeune fille de 6-7 ans était là, à côté, effondrée, en pleurs de voir sa mère ainsi.
Ni une, ni deux, je suis descendue! (Chéri m'a engueulée d'ailleurs, il a eu peur) Elles n'étaient plus là. Je suis remontée, elles étaient passées dans la rue d'à côté et j'ai hurlé à la fenêtre qu'elle arrête ça. J'ai été insultée aussi mais elle s'est calmée et est rentrée avec ses deux filles.

Comme Françoise, comme Gaelle, la violence même simplement suggérée, me fait paniquer complètement pour des raisons de vie antérieure. Je suis capable de me décomposer et de me mettre à pleurer et à trembler sans plus m'arrêter. Je crois que je serais incapable d'intervenir. Je ne sais pas même si j'aurais la présence d'esprit de téléphoner, de prévenir.

Il y a quelques années, j'avais une attitude complètement inverse : la violence me faisait peur, la peur me rendait agressive... et je fonçais dans le tas, sans réfléchir.

brunehaut a écrit:

Comme Françoise, comme Gaelle, la violence même simplement suggérée, me fait paniquer complètement pour des raisons de vie antérieure. Je suis capable de me décomposer et de me mettre à pleurer et à trembler sans plus m'arrêter. Je crois que je serais incapable d'intervenir. Je ne sais pas même si j'aurais la présence d'esprit de téléphoner, de prévenir.

Il y a quelques années, j'avais une attitude complètement inverse : la violence me faisait peur, la peur me rendait agressive... et je fonçais dans le tas, sans réfléchir.

ah ... tiens ... euh tout presque pareil

Gaëlle a écrit:

Lorène a écrit:

katja a écrit:

Gaëlle a écrit:

Le frère de Luc a un jour cassé la vitre d'une voiture dans laquelle une jeune femme se faisait très violemment agresser par un type.

Il s'est fait hurler dessus....par la bonne femme :roll:

Ca donne très envie d'intervenir par la suite.

Ben oui voilà c'est ça quoi...

Euh oui, d'accord, mais bon, peut-être que pour la seule nana qui elle sera contente, ça vaut le coup.

je ne voulais pas dire que ça justifiait qu'on n'agisse pas bien entendu mais c'est assez surprenant de se faire insulter par une personne qu'on veut aider. Ca pose vraiment question.

Bien sûr que non, je ne dis pas non plus qu'il ne faut pas intervenir, je dis juste que si au final on devient la victime on y réfléchit à 2 fois.
En plus il faut savoir aussi que parfois si on intervient on fait pis que mieux, quand j'ai fait mon graduat il y avait une fille dans ma classe qui se faisait battre par son copain. Un jour il est venu la chercher au cours et a fait mine de la frapper, les garçons de la classes sont intervenus directement et il s'est calmé...
Le lendemain matin elle est arrivée avec les yeux tellement tuméfiés que elle devait porter des lunettes noires, elle nous a expliqué que elle en avait reçu 2 fois plus que d'habitude car il avait été vexé de l'intervention des autres garçons.

C'est vraiment un sujet délicat qui pose question de toute façon.

J'ai vécu trois scènes de violence

La première: j'étais jeune étudiante, je vivais dans un studio avec mon copain dans une tour HLM d'un quartier défavorisé.
Un après midi alors que je révisais tranquillement, et que mon copain était à Toulouse pour son stage, j'ai commencé à entendre hurler. Un couple se disputait. Je tends l'oreille... et j'entends que ce sont les "jeunes" du dessus, un couple de petits étudiants comme nous. Ca crie de plus en plus fort j'entends des choses qui claquent au sol(des chaises????) puis du bruit de vaisselle cassée(comme à la télé...). Jusque là je me dis "tant qu'ils ne se frappent pas dessus..." mais à peine le temps de le penser que j'entends la jeune fille crier "au secours à l'aide". Je monte je tape à la porte, on me prie de dégager. Je redescends et paniquée j'appelle mon petit ami qui me dit d'appeler la police. La police a refusé de se déplacer pour une énième histoire de couple dans ce quartier où ils interviennent plusieurs fois par jour.
Puis une porte claque, le jeune homme sort et quitte le batiment, alors je remonte pour voir si la jeune fille va bien. Je me suis faite insultée, elle m'a priée de ne pas me méler de sa vie
Là je me dis OK... ca arrive encore une fois... je ne fais plus rien.

Puis c'est encore arrivé, mais moins fort... qq jours après je la croise, elle avait des coups. C'est dur mais... tant pis pour elle.


Deuxième fois: toujours jeune étudiante(avec le même petit ami que plus haut). Nous partons en tramway vers Tourcoing(coucou Annouch ) pour voir un match de Volley. Dans le tram un couple se chamaille.
Ils descendent au même arrêt que nous, la fille bouscule le gars légérement, et lui risposte en la giflant et en lui filant d'énormes coups de pieds et la bloque au sol. Mon petit ami me demande de reculer et intervient, les sépare, demande s'il doit appeler la police(à 100mètres de nous car ils quadrillaient le quartier à l'occasion du match),le couple répond "non non ca va aller". Ils font 10 mètres, le gars se remet à taper sur la nénétte... re intervention, le gars part de son coté, la fille de l'autre... Fin temporaire de l'histoire.
On sort du match, on les voit main dans la main ils reprennent le tram(sont certainement allés voir le même match que nous), puis dans le tram la fille attrape le mec par les cheveux et secoue sa tête dans tous les sens Mon ex veut intervenir une fois de plus, et là c'est moi qui lui dit de laisser tomber.


Troisième histoire dont je ne suis pas fière du tout...
Un soir dans le métro, en gare de Lille, il était très tard c'était le dernier métro(plus de minuit), un groupe de flic se ballade(prévention????? rassurer les gens?????) et croisent un jeune homme au look... disons spécial: rangers, dreadlocks, grand sac à dos... ils lui demandent ses papiers. Le jeune s'arrête et dis avec ma tête ça m'aurait étonné qu'on ne me dise rien. Et là les flics se sont rués sur lui et l'ont roué de coups.
J'ai honte, je suis partie, je me suis dit que je risquais plus que ce qu'on avait à y gagner tous les deux

Je suis confrontée régulièrement à la violence dans le Foyer où je travaille . Mais dans ce cas (et j'ai beau me soigner), j'ai tendance à réfléchir après. Alors j'interviens, parfois à bon escient, d'autres fois non.

Je sais que je risque de m'en prendre une un jour comme c'est arrivé à nombre de mes collègues ( dont certains sont traumatisés et en dépression) mais pour le moment c'est toujours après que je mesure les risques pris .

Ce n'est pas non plus au quotidien,mais j'ai eu souvent la peur au ventre le soir en quittant le travail, parfois avec l'intervention de la police pour pouvoir sortir......

Comme certaines la vialence me tétanise,
j'en reste souvent avec des j'aurais du, j'aurais pu

si je suis en bagnole, je klaxonne,

mais je n'ai pas été témoin de beaucoup de scènes violentes (et heureusement)