Bon, je profite d'un roupillon de la miss et que Nils semble (enfin !) s'occuper pour vous raconter.
Lundi 13 aout. J'emmène Nils, déchainé, jouer dans la cour de l'école d'en face. J'y retrouve les mamans qui y emmènent aussi régulièrement leurs enfants et leur redis que ma valise n'est pas prête toussa, mais que je sens bien qu'il n'y a rien d'imminent...
Le soir, 21h30 environ. L'Homme est vautré dans le canapé confortable et "bien orienté" par rapport à la télé. Je suis recroquevillée sur le peu de place qu'il reste dans l'autre.
Soudain j'entends un crac bizarre.
Je m'interroge à voix haute. L'Homme ne réagit pas.
Je me redresse pour brailler à Nils que je ne veux plus l'entendre et je trouve que je fuis.
à deux ou trois reprises, je refuis lorsque je bouge.
J'explique à l'Homme que je dois avoir une fissure de la poche des eaux... Est-ce qu'on va consulter?
Je ne suis pas sûre que ce soit nécessaire. Je me lance dans une explication comme quoi ce n'est pas si grave, la tête du bébé peut faire office de bouchon toussa...
L'Homme commence à insister. Je finis par céder: bon OK, j'appelle ma mère et on va demander, comme ça je saurai si c'est raisonnable de maintenir la piscine demain.
Ma mère arrive, donc et je pars en lui disant "à tout à l'heure".
trajet très calme. Je réalise que les petites fuites sont toujours accompagnées de petites contractions.
Arrivée très sereine à la maternité. Je suis toujours persuadée que je ne fais que passer. La personne qui m'accueille confirme que ça ressemble bien à une fissure et que si c'est ça, je ne repars pas (Ah oui, mais non, je n'ai pas de valise, vous savez?).
On me fait une prise de sang pour le dernier examen pour la péri, puisque je n'ai pas eu le temps de le faire, et on m'installe en chambre d'attente avec un monitoring (la même que pour Nils
).
J'attends patiemment, les contractions sont tout à fait gérables, je pense à deux ou trois choses que j'ai entendu Gaëlle dire à ce sujet au restau libanais.... Il y en a une dizaine sur le tracé. C'est très régulier.
J'en fait la remarque à la sage femme qui vient le relever. Elle dit que c'est régulier mais espacé.
Je vais vomir
(alors qu'on n'avait même pas mangé :no: ). Elle dit: je crois que ça avance vite, je vais vous examiner. Elle trouve une ouverture à quatre et me dit que c'est bon quand c'est à dix. Bon.
Elle repart. Une autre petite dizaine de contractions gérables suivent.
Elle revient, me conseille de marcher, repart.
Je ne me sens pas très en forme pour marcher. Pleine de bonne volonté, je me lève... pour m'affaler à deux mètres du lit.
J'ai très mal, je ne gère plus, je tremble, transpire à grosses gouttes, envoie promener l'Homme (qui immortalise l'instant
) et je commence à paniquer à l'idée que ça dure longtemps comme ça (mes résultats pour la péri ne sont pas arrivés). Je perds un peu pied et n'ai pas de répit entre deux contractions.
Je râle parce que je veux aller aux toilettes mais ai peur de n'en avoir pas le temps avant une prochaine. A la fin de la quatrième pénible, j'y vais quand même, en envoyant promener l'Homme qui voudrait bien appeler des renforts.
et là, sur les toilettes, la révélation.
Je n'ai pas que envie d'aller aux toilettes et jamais ça ne me fait grogner ainsi.(heureusement !)
Je m'essuie, je sors à toute vitesse et appelle pour dire qu'elle pousse pour sortir.
Là, ça va très vite, l'équipe arrive dans un temps record. L'Homme, verdâtre, en profite pour sortir.
On me demande de basculer sur le dos. Je dis non, je ne peux pas. Et en trois poussées, pas plus douloureuses que pour Nils avec la péri (et en ayant l'impression d'être active et de mesurer exactement où elle en est, en tirant sur une fesse pour lui faire de la place, en râlant pour ne pas avoir d'épisio et pour qu'ils se débrouillent pour la sortir sur cette contraction là, nonmého !!!)), à 1h45 le mardi 14 aout, je me retrouve avec Louiza... pas dans les bras parce que le cordon est trop court, mais née.
(et trois petits points de rien du tout qui cicatrisent bien vite)
J'ai l'impression que tout est allé très très vite (sur le CR d'hospitalisation, ils ont estimé le travail à 1 heure
). La sage femme m'avoue que c'était son premier accouchement sur le côté mais que comme il est proposé dans cette maternité...elle n'a pas eu le choix et s'est laissée guider par son aide soignante. Elle me félicite à plusieurs reprises pour mon courage (et je me dis que c'est vraiment injuste que je me sois fait engueuler lorsque j'ai accouché de Nils alors que je n'en pouvais plus et que là, on me félicite alors que ça s'est hyper bien passé...)
Le contact entre Louiza et moi est moins immédiat qu'avec Nils. J'imagine en raison de l'effet de surprise et parce qu'elle est moins éveillée que lui à ce moment là (l'est un peu préma, tout de même, cette louloute), mais je sais que ça va venir (et en effet, c'est venu, quand on a pu se regarder les yeux ouverts et parce qu'elle tête comme une chef, aussi).
Bon, je vous épargne le placenta
, les bleus sur les bras, le passage de la gynéco (Bah on ne m'avait pas dit que Madame B. était là... Bah on n'a pas eu le temps !!!)...
Il n'y avait plus de place en unité kangourou donc comme Louiza n'avait pas d'autres soucis que son petit poids et des difficultés à réguler sa température, nous sommes allées dans un service normal, avec peut être moins de "gavage" (quoique c'était limite) et à part pour ce qui est des contraintes de l'hôpital (les bébés des autres qui pleurent, les visites sans arrêt des différents professionnels que je confonds les uns avec les autres, le tire lait à partager...), on peut dire que c'est la grande forme !
Donc voilà. Je me suis beaucoup interrogée sur ce que Gégé pouvait entendre par accouchement de rêve, et si on m'avait dit que j'accoucherais sans péri, sur le côté etc... je n'y aurais peut-être pas cru, mais là, je suis prête à recommencer demain (euh... après demain quand même)
pour les fautes qui me sautent aux yeux